article comment count is: 0

19 décembre: les 40 morts de trop !

Lors des récentes manifestations marquant la fin du mandat de Joseph Kabila, des citoyens congolais ont été tués de sang-froid par les forces de l’ordre. Ces morts s’ajoutent à une longue liste depuis les manifestations de janvier 2015 contre un troisième mandat présidentiel.

Du 19 au 21 décembre 2016, les grandes villes de la RDC ont été le théâtre d’échauffourées entre les forces de l’ordre et manifestants. Ces derniers protestaient contre le maintien au pouvoir du président Joseph Kabila, après l’expiration de son dernier mandat constitutionnel. Le Bureau conjoint des Nations Unies aux droits de l’homme en RDC, a recensé au moins 40 meurtres de civils à Kinshasa, Lubumbashi, Boma et Matadi. Et 107 personnes blessées ou maltraitées et au moins 460 arrestations. Selon le communiqué du 23 décembre des Nations Unies. C’est trop cher payer pour le maintien d’une seule personne au pouvoir dans un contexte extraconstitutionnel.

Des violations de droits et des meurtres minimisés par le gouvernement

Lambert Mende le porte-parole du gouvernement congolais parlant du bilan avait dit qu’il n’y avait que 9 personnes tuées dans la seule ville de Kinshasa. Que partout ailleurs il n’y avait pas eu de morts. Un jour après le bilan de la police contredisait celui du gouvernement en parlant de 22 morts. Quand notre gouvernement parle des Congolais tués, le bilan est toujours minimisé. Comme si un bilan moins lourd le dédouanait de toute responsabilité.

Au moins 42 personnes avaient été tuées lors des manifestations organisées le 19 janvier 2015 par l’opposition, contre le projet de loi électorale qui demandait un recensement général de la population avant l’élection présidentielle. À l’époque, le gouvernement avait parlé de 15 seulement. Il y a aussi des morts le 19 septembre 2016. Les manifestants rappelaient qu’il ne restait plus que deux mois au chef de l’État au pouvoir. Bilan : près de 50 morts. Mais 32 selon la police.

En tout, il y a donc déjà plus de cent Congolais tués parce qu’ils revendiquaient leur droit. Pourtant, le président de la République reste un citoyen congolais au même titre que les autres. Le peuple est reconnu comme « souverain primaire » par la Constitution.  Et c’est à lui que le chef de l’Etat doit ses deux mandats. L’armée et la police sont censées travailler pour le peuple et non pour un seul individu !

Bien que l’histoire du Congo est remplie de beaucoup d’épisodes sanglants avec des millions de Congolais ayant perdu la vie dans des conflits armés, les 40 personnes tuées entre le 19 et le 21 décembre sont de trop. Et pire, il n’y aura aucun mémoire pour ces compatriotes. Rien ne rappellera aux générations suivantes que : plus d’une centaine de leurs prédécesseurs étaient tombés sous les balles des agents de l’ordre, en ayant comme seul crime d’avoir réclamé le strict respect de la Constitution. Au moins via ce billet de blog, on parle d’eux une fois de plus. Ils n’ont pas échoué, même si le président va finalement rester en fonction après son deuxième et dernier quinquennat constitutionnel. Ils ont réussi une mission plus noble, celle de mourir pour sa patrie.

Est-ce que vous avez trouvé cet article utile?

Partagez-nous votre opinion