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Les râtés de l’accord politique du 18 octobre 2016

Pas de gouvernement, pas de budget détaillé pour les élections, pas de comité de suivi de l’accord politique du 18 octobre 2016, les résolutions convenues à la cité de l’Union Africaines prennent déjà du retard.

La mise en œuvre de l’accord issu du dialogue politique de la Cité de l’Union africaine à Kinshasa piétine. La plupart des délais consignés dans ce document ne sont pas respectés. Plus d’un mois après la signature de cet accord, le Premier ministre nommé il y a deux semaines n’a toujours pas formé le gouvernement d’union nationale. Le comité de suivi de l’accord n’est pas non plus encore installé. Pourtant selon l’article 17, les parties prenantes au dialogue se sont accordées qu’il serait procédé, « dans les 21 jours de la signature de l’accord, à la formation d’un gouvernement d’union nationale ». Nommé – avec un retard de 10 jours sur le chronogramme – le Premier ministre Samy Badibanga continue les consultations pour la formation du gouvernement – qui doit préparer les élections d’ici avril 2018 – au mépris du respect des échéances.

« Une habitude des Congolais »

Certains membres de l’opposition politique minimisent ce fait et estiment que le non-respect des dates est une « habitude des Congolais ». Mais ce qui compte, a confié Steve Mbikayi à Radio Okapi, c’est l’aboutissement heureux du processus électoral. Quelques délégués de la société civile ayant pris part au dialogue pensent que la formation d’un gouvernement qui satisfasse les aspirations de toutes les parties prenantes « ne peut pas être automatique ». Cela requiert du temps.  Autre raté : le comité de suivi dudit accord qui devait tenir sa séance de travail inaugurale et adopter un règlement intérieur un mois après sa signature soit le 18 novembre 2016. A ce jour, le comité de suivi n’est toujours pas mis en place.  L’article 14 de l’accord, pour sa part, indique que dans les 20 jours de sa signature, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) devait préparer un budget détaillé pour l’ensemble du processus électoral et le soumettre au gouvernement. Le président de cette institution, Corneille Nangaa affirme avoir déjà soumis au gouvernement sortant le budget détaillé des élections, sans autres précisions.  Le chronogramme de l’accord politique est donc bousculé. Pendant ce temps, la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) poursuit sa mission de bons offices entre le camp des signataires de cet accord et celui des non-signataires regroupés au sein du Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement.

Des fonds bloqués

L’essence de l’accord politique issu du dialogue est de trouver une solution pour un processus électoral apaisé, les élections ne pouvant plus se tenir dans les délais constitutionnels. Mais l’accord viole déjà certaines des étapes les plus simples à respecter, qu’en sera-t-il de l’organisation des élections d’ici avril 2018 ?

Les experts de la CENI lors du dialogue avaient parlé d’un délai bien calculé. Les élections doivent avoir lieu 504 jours après la fin de la révision du fichier électoral prévu le 31 juillet 2017. Or depuis deux semaines le gouvernement qui doit faciliter l’organisation des élections et donner les fonds à la CENI n’est toujours pas mis en place. Cela impactera nécessairement la date du 31 avril 2018.

Ces premières violations des accords du dialogue n’augurent rien de bon pour l’avenir. En attendant, tout le pays est impatient de savoir qui sont les personnalités qui vont composer le nouveau gouvernement sous la direction du très controversé Samy Badibanga.

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Les commentaires récents (2)

  1. Le grand fautif c’est kamerhe,pourquoi il n’avait pas pris du temps pour bien analyser cet accord? C facile de manger mais vomire c’est un probleme. Il faut qu’il sache la rdc etait sacrifie par sa signature.kamerhe paie aussi il n’est plus influant, il a vendu sa personnalite,il a mis un point a sa carriere le voila il se laisse trainer comme une feuille morte par la majorite

  2. Rien ne nous effraie ici!!!! De toute façon nous avons fait une analyse sur les pays de la région de grand-lac et avons constaté que tout ce dont nous parlons en Rdc ne sera pas le cas en vérité. Il y aura toujours contradiction comme d’habitude à l’est de l’Afrique.