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Blue 2017 pour la RDC

Y a-t-il une dose autorisée d’afro-pessimisme ? Comme le 16 janvier dernier était le « blue Monday », journée réputée la plus déprimante de l’an, l’année qui commence en République Democratique du Congo pourrait être moins enthousiasmante qu’elle n’y paraît.

Certes, les politiciens tentent d’enterrer la hache de guerre, mais la RDC pourrait être au continent africain -avec la Libye et la Somalie- ce que le train fantôme est à la fête foraine. Force est de constater que la violence y est rarement absente de l’actualité ; même quand les festivités footballistiques détournent l’attention ; et même quand la politique propose une frêle trêve dans les palabres partisans de kabilo-lumumbistes ou de mobuto-bembistes du sud-est de l’ouest de la RDC du nord…

Honteux raccourci catastrophiste ? Voilà pourtant trois faits d’actualité qui convainquent qu’une violence parfois originale n’est jamais loin.

Premier fait : dans les affrontements entre Pygmées et Bantous, au Tanganyika, le Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’Homme indique avoir dénombré, en six mois, 158 morts, 250 blessés, des milliers de déplacés et des dizaines de cas de femmes violées.

Deuxième fait : samedi  dernier, le tribunal militaire de Kamina jugeait huit démobilisés des groupes armés Nyatura et APCLS, accusés d’avoir tué ou enterré vifs, en 2016, certains démobilisés  de la tribu Ngiti.

Troisième fait : les autorités congolaises accusent deux colonnes d’anciens rebelles du M23 d’être récemment entrées sur le territoire national, réveillant le souvenir d’affrontements inhumains à l’est du pays.

Aucun de ces faits ne saurait être cantonné à un simple fait-divers. Et si l’on ajoute à de telles informations les compétences pour l’intox, le goût pour les procès d’intention, la maîtrise des démentis ambigus et le talent pour les cris d’orfraie, il convient de se demander les raisons pour lesquelles tant de gens se bousculent pour gérer la République démocratique du Congo. Peut-être parce que l’accession au pouvoir, jusqu’à aujourd’hui, implique moins la gestion d’une région percluse de violence que le déroulé d’une carrière égoïste. Qui pourra commencer à dénouer, en cette année encore nouvelle, l’écheveau des crises congolaises entremêlées ?

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