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Briser le tabou autour de la sexualité

A Lubumbashi, deuxième grande ville de la RDC, la société reste trop fermée sur la sexualité, sujet qu’elle considère comme tabou. Beaucoup de jeunes grandissent sans informations précises sur le sexe. Chacun cherche des informations comme il peut (internet, livres…), ce qui a de graves conséquences sur ces ados.

Les familles lushoises (de Lubumbashi) qui osent parler ouvertement de la sexualité sont à compter sur les doigts d’une main. Parents et enfants ont honte d’un tel sujet et n’en parlent presque pas. Cette situation a pour conséquence d’ouvrir une brèche à  la gent juvénile à faire confiance à l’instruction puisée dans la rue. La famille qui est la cellule par excellence de préparation à la vie adulte ne joue pas ce premier rôle. La crainte des parents est que, s’ils parlent de sexualité ou du sexe à leurs enfants, ils perdent de l’autorité qu’ils ont sur eux.

Une puberté qui punit les jeunes

Les parents et leurs enfants devraient se débarrasser des tabous et échanger véritablement sur la sexualité. Sinon, c’est la catastrophe. En l’absence d’un encadrement efficient et de la maîtrise de soi, la jeune « Marissa » (c’est un pseudo) affirme qu’à propos de la sexualité, sa maman s’était juste contentée de lui dire : « Une fille doit savoir  préserver sa virginité, un point c’est tout ! ». Pourtant, poursuit cette jeune fille de 19 ans, « l’interdit attire souvent la curiosité ».

Marissa est déjà une fille-mère. Elle habite dans la périphérie de Lubumbashi. Dans son témoignage, elle dit avoir eu ses premiers rapports sexuels à 15 ans. Et à 16 ans déjà, elle a eu son premier enfant hors mariage, avant d’en avoir un deuxième à 18 ans. Par simple curiosité ou par  influence de ses copines, Marissa en est arrivée à cette situation : fille-mère qui, en plus, a cessé d’aller à l’école. Son témoignage est poignant.

« Mes parents sont ressortissants du Kasaï (au centre de la RDC). Je suis l’aînée de ma famille, et selon notre tradition, il est interdit d’aborder le sujet relatif à la sexualité avec les parents. En voulant me découvrir dans mon adolescence, j’ai commis des erreurs aujourd’hui irréparables. Ce n’est qu’après les conséquences que ma mère a eu le courage de me parler superficiellement de ce sujet, mais c’était trop tard pour moi. »

La jeune fille est révoltée, désormais sa volonté est de renverser la tendance contrairement à ses parents : « Mon cas est peut-être celui de beaucoup de jeunes filles de mon âge laissées pour compte. A mon tour, je serai plus ouverte avec mes enfants, surtout les filles, pour les épargner de la triste réalité que j’ai vécue durant ma puberté. »

Créer un dialogue avec les adolescents

James a 18 ans et est étudiant en première promotion de graduat faculté de Droit à l’Université de Lubumbashi. Il se souvient avoir passé une adolescence pénible à cause de l’absence de dialogue autour du sexe avec ses parents. Pour lui c’est une question de culture et de pudeur imposant le silence autour de ce sujet précis.

« C’est quand j’ai engrossé une fille du quartier, et que l’avortement s’est soldé par des complications, que papa est devenu plus regardant envers moi. Avant de m’inscrire à l’Université, il m’a prodigué des conseils en disant : ‘’Ecoute mon fils, tu es ici non pour t’amuser avec les filles, mais plutôt pour te concentrer sur les études’’ », explique le jeune étudiant. Pour ce jeune homme, abandonner les enfants à leur triste sort, sans leur parler de la sexualité, est un piège pour leur avenir.

Il n y a pas mieux que les parents pour  prodiguer des conseils avec amour et souci de protection à leur progéniture sur les problèmes de puberté. Le sexe, mieux la sexualité exige un dialogue franc qui dissipe les illusions et protège les jeunes des maladies et des grossesses non désirées.

 

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Les commentaires récents (1)

  1. il faudrait instruire aux parents comment procéder pour donner un conseil concernant la sexualité à leurs enfant. c’est un sujet moins aborder dans presque 95% des familles congolaise. ce n’est pas seulement la ville de Lumbashi seule.