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Speak 2019: réussir ensemble, le défi des provinces de l’ex-Katanga

Dans l’espace grand Katanga, le tribalisme a davantage fleuri depuis les dernières élections congolaises. En plus, les communautés se replient de plus en plus sur elles-mêmes, et les divisions inter-ethniques s’accentuent.

Le tout se passe sous la barbe des politiques dont certains n’hésitent plus à surfer sur la vague tribale. Sûrement pour se positionner politiquement. Les Katangais n’ont plus du tout envie de vivre ensemble ? On se pose tous la question.

A l’initiative de Habari RDC, des jeunes de la société civile, des leaders d’opinion, un député et d’autres Congolais se sont retrouvés autour d’un dîner-échange dans la salle Makutano de Lubumbashi pour parler du vivre-ensemble. Concrètement : ils ont parlé d’une nette montée du régionalisme (et du tribalisme), depuis les dernières élections en RDC.

Est-ce que les Katangais n’ont plus envie de vivre ensemble ?

La question nous a été posée dans la salle. Et unanimement, tous les intervenants semblent l’avoir constaté en ces termes-là. Chaque tribu veut se retrouver dans sa nouvelle province pour ne pas avoir à partager le pouvoir et les postes dans les institutions avec d’autres tribus. Tant pis si une tribu s’étend sur deux ou trois provinces.

Lorsqu’il y a un poste à pourvoir, la politique des « originaires d’abord ! » exacerbe les tensions. On oublie très vite que jusqu’en 2015, les Katangais étaient fiers de leur Katanga et d’être un peuple. Ce n’était probablement qu’une façon de parler. Heureusement, il y en a encore qui croient au Congo d’abord.

La faute au découpage de l’ancien Katanga ?

Si certains dans la salle ont préféré parler de « démembrement » en lieu et place de découpage territorial, il n’en demeure pas moins que la cause de ce regain de haine tribale ou préférence tribale, qui s’abat sur la région, semble électoraliste et propre à la course aux positionnements politiques. Le peuple n’a pas suffisamment été préparé à l’après découpage. C’est un fait. Et pourtant, ce découpage administratif était nécessaire et est salutaire encore aujourd’hui d’autant plus qu’il concourt à un début de mise en valeur des régions longtemps restées délaissées par le pouvoir central. Et les anciennes provinces d’ailleurs.

Alors, les politiciens en mal de positionnement se sont engouffrés dans la brèche pour exacerber les clivages tribaux afin d’avoir part au gâteau.

Que faire pour lutter contre le tribalisme ?

Certains participants ont proposé tout simplement l’amour du prochain pour vaincre le tribalisme. D’autres ont suggéré l’organisation des rencontres, notamment des activités sportives et culturelles entre les quatre provinces de l’ancien Katanga, pour faire baisser les tensions, et favoriser le dialogue. Sur place, un mémo à été rédigé et signé par tous les participants afin de demander aux gouverneurs du Lualaba, du Haut-katanga, du Haut-Lomani et du Tanganika de s’impliquer dans la lutte contre le tribalisme.

Personnellement, j’irais plus loin en demandant la requalification – si pas la dissolution – de toutes ces associations socio-culturelles qui se sont muées en partis politiques sans jamais s’inscrire comme tels auprès de l’administration nationale.

Aujourd’hui, les nominations pour un poste politique ou un job dans une entreprise de l’État ou pas, passent par ces associations.

Malheur à toi, si tu n’es pas originaire. 

 

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Les commentaires récents (3)

  1. Vraiment même ici à mbujimayi le tribalisme s’est accentué! Je me demande comment mettre fin à celà! Les boulots nous passent dessus parcequ’on est pas originaire!