James Kanku, enseignant à l'Institut supérieur pédagogique de Mbujimayi
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#UnivSansharcelement : ce ne sont pas tous les enseignants qui harcèlent

Malgré le fléau du harcèlement sexuel dans les universités, tous les enseignants ne sont pas à mettre dans le même sac. Il y a des enseignants qui ne jouent pas à ce jeu malsain avec des étudiantes. À ce sujet, j’ai interrogé l’assistant James Kanku, secrétaire au département des sciences commerciales à l’Institut supérieur pédagogique de Mbujimayi.

Habari RDC : Selon vous, existe-t-il réellement des enseignants qui harcèlent des étudiantes ?

James Kanku : Oui ! Il y a des enseignants dont tout le travail c’est d’assouvir leurs instincts sexuels. Et il y a aussi des étudiantes qui, au travers d’une relation avec un enseignant ou une autorité universitaire, veulent avoir la suprématie sur leurs camarades et passer de promotion par favoritisme. Malgré tout, il existe des enseignants responsables qui respectent les étudiantes, les considérant comme leurs propres enfants ou leurs sœurs.

Quelle est votre propre expérience sur le harcèlement sexuel dans les universités ?

Je ne saurais me vanter : je suis de ceux qui ne se livrent pas à l’immoralité. En tout cas, je fais un effort. Mais certains enseignants se sont fait des spécialistes du harcèlement. On peut inviter une fille, si elle résiste on la prive des points ; si elle dépose un recours, l’enseignant peut instruire le jury pour que l’étudiante le voie en privé. Et c’est à ce genre d’occasions (délibération, rédaction des TFC) que les étudiantes se font avoir. Il y a quelques années, un enseignant harceleur de la place a été dénoncé par sa victime. Lorsque la justice s’en est saisie, je vous dis qu’il a transpiré, en plus de la honte et la diminution de sa personnalité.

Que faire pour lutter contre le harcèlement sexuel dans les universités ?

On doit protéger la vie académique des étudiantes : c’est-à-dire sécuriser leurs notes ou les points en utilisant un système d’anonymat dans nos universités. Dommage que ce système ne soit pas mis en application depuis que le ministère de l’Enseignement l’a recommandé. Cela aurait pu épargner les  étudiantes de toutes les sanctions injustes des harceleurs, puisque ce sont les points qui font leur pouvoir s’ils connaissent les noms des étudiants et leurs copies.

Pour lutter contre les tentatives de harcèlement, il serait mieux de constituer une commission de discipline avec des hommes intègres dans toutes les universités. Cette commission devrait étudier les cas, sanctionner sévèrement les auteurs et défendre les victimes.

Quel conseil pourriez-vous donner aux enseignants qui pratiquent le harcèlement sexuel ?

Les harceleurs ne doivent pas seulement penser à leur satisfaction sexuelle. Ils doivent aussi savoir qu’il y a des conséquences si l’affaire est connue et que la justice s’en saisit. Ce sera la honte et l’humiliation. Je les exhorte à abandonner de telles pratiques qui ruinent nos universités.

 

 

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