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Charbon de bois, pollution et déforestation assurées à Kinshasa

A Kinshasa, l’instabilité du courant électrique fait que la majeure partie de la population recourt tous les jours au charbon de bois pour cuisiner. Seulement, ce combustible représente beaucoup de risques sur notre environnement et notre santé.

Avant d’écrire cet article, moi-même j’ignorais les incidences des charbons de bois sur l’environnement et sur notre santé. Mais après avoir discuté avec mes deux amies, Keren Dolinda, biologiste de formation et Edith Neema, juriste et membre d’une structure qui traite des questions de développement durable, j’ai pris conscience des risques que nous encourons.

Risques pour la santé

Après une longue conversation avec Keren Dolinda, j’ai réalisé que l’utilisation du charbon de bois (Makala) libère le CO2, et cela a un impact sur notre santé. Selon elle, l’arbre capte le CO2 (gaz carbonique nocif) que nous émettons et le convertit en oxygène. Mais lorsqu’on le découpe, l’arbre ne peut plus convertir ce CO2 et celui-ci se retrouve dans l’atmosphère, surtout quand on le brûle. C’est ce qui augmente l’effet de serre.

Edith Neema quant à elle, m’a dit que parfois on ne sait pas mesurer l’impact négatif que peut avoir la fumée que dégage la « braise » sur notre santé. S’il s’agit d’une seule fois sur une semaine où l’on prépare au charbon de bois, on peut se dire que le risque n’est pas grave, mais il n’en est pas de même lorsque l’on fait du charbon le mode de cuisson de tous les jours.

La fumée que dégage ce charbon s’infiltre dans nos narines sans que l’on s’en rende compte et finit sa course dans nos poumons. Et on connaît tous la suite : des maladies respiratoires parfois graves. Il y a aussi le risque de cancer de la peau, de grippe chronique, etc. Notons que les gaz à effets de serre dus à la déforestation et à la dégradation des forêts représentent une source importante d’émission plus que les moyens de transports : aérien, terrestre, fluvial, etc.

Risques sur l’atmosphère

Couper des arbres pour en faire du charbon implique la libération du carbone enfui dans les arbres. Je pense que le plus grand impact de l’utilisation du charbon de bois se trouve dans le déboisement. Lorsque les arbres sont coupés, le carbone peut être libéré, la litière est exposée à la décomposition. La déforestation et la dégradation risquent d’accentuer les déséquilibres climatiques.

Les arbres jouent aussi un rôle fondamental dans l’équilibre naturel, que ce soit pour le cycle des pluies ou la régulation du comportement d’une rivière, voire la régulation du climat. Et pourtant, nous appartenons aujourd’hui à une civilisation qui détruit ses forêts.

Nous ignorons totalement que les arbres ont un effet tampon en absorbant des volumes d’eau importants en période de pluie et en les restituant ensuite progressivement en période sèche. Ils permettent ainsi de limiter localement les phénomènes climatiques extrêmes comme les sécheresses et les inondations que nous avons déplorées récemment à Kinshasa, en plein boulevard.

Pourquoi ne pas utiliser les énergies renouvelables ?

Alors, faut-il interdire les activités forestières, au risque de sacrifier l’économie nationale ? A mon avis, il faut plutôt trouver des réglementations permettant d’encadrer l’exploitation de façon responsable. Et trouver également des alternatives au charbon de bois.

Cela sous-entend l’accès pour tous à l’énergie propre, par des micro-barrages par exemple. C’est possible d’avoir de l’énergie pour la cuisson grâce aux déchets ménagers organiques, etc. La fabrication de makala bio en est un exemple, car ils émettent moins de CO2 que les énergies combustibles.

 

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