Une parcelle à Problème, acheteur mal orienter par une maison de courtage à l'acquisition dans un quartier de Kinshasa, base d'un conflit foncier en ce jours, @Habarirdc
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Les commissionnaires : arnaqueurs ou intermédiaires utiles ?

Dans un pays majoritairement pauvre, il n’est pas du tout aisé de devenir propriétaire de maisons. C’est ainsi que nombre de gens à Lubumbashi recourent aux maisons mises en location.  Et pour acquérir un logement par cette voie, les commissionnaires, intermédiaires entre bailleurs et locataires, sont quasiment incontournables.

Ici, le mot « commissionnaire » est pris au sens congolais du terme et signifie « courtier ». Il désigne ces personnes très débrouillardes qui peuvent vous aider rapidement à trouver un logement en location en vous mettant en contact avec des propriétaires des maisons. En effet, il arrive très rarement que les bailleurs communiquent publiquement au sujet des offres de location de leurs maisons. D’où il faut recourir à ces gens qui, grâce à leurs capacités à nouer des relations ici et là, sont toujours informées des « tendances du marché » dans différentes zones. Ceci est à priori très intéressant comme situation pour ceux qui cherchent où loger. Mais il y a des dessous de cartes qu’il faut connaître.

« Un droit de visite » arbitraire

La première chose à faire quand on entre en contact avec un commissionnaire est de prévoir une prime non négociable appelée « mbongo ya makolo » (frais de déplacement). C’est une somme qui équivaut à 10 dollars américains – il arrive qu’on paie plus ou moins. Mais il faut la payer à l’issue d’une série de visites de différents logements à louer. Qu’on ait trouvé satisfaction ou pas ceci est un droit pour lui. Il faut donc s’assurer d’avoir quelqu’un qui sache vous trouver ce que vous cherchez. Sinon vos 10 dollars seront perdus. Parfois le montant est fixé en  fonction du nombre de pièces  souhaitées, mais aussi du tempérament ou caprice de votre commissionnaire.  C’est donc cette somme qui permettra de faire déplacer le commissionnaire de là où il est pour visiter la maison.

La somme réservée pour la commission

Une fois l’affaire conclue, l’heure est à la remise de la part qui est due au Commissionnaire. Ce sont les « frais de commission ». Ils sont souvent exorbitants parce qu’ils sont l’équivalent d’un mois de loyer.

Complices des braqueurs ?

Etant donné le fait qu’ils ont accès à différents logements, les commissionnaires détiennent des informations confidentielles au sujet de leurs occupants. Je m’interroge alors au sujet des liens qu’ils peuvent bien avoir avec certaines personnes impliquées dans des cambriolages des maisons. Mon interrogation part du fait que j’ai été victime de vol à deux reprises. A chaque fois, cela survenait quelques jours après le passage d’un commissionnaire et ses clients venus visiter la maison que je souhaitais quitter. Certes, je n’ai aucune preuve que ces vols étaient l’œuvre du commissionnaire et ses clients, mais je soupçonne fortement ces personnes. Surtout que certains témoignages recueillis ici et là corroborent mes soupçons.

Je propose que l’Etat puisse réglementer le métier de commissionnaire. Si plus de la moitié des habitants dans les villes congolaises sont locataires, il est clair que les enjeux sont importants. Cette réglementation permettra d’assainir ce secteur en mettant hors d’état de nuire tous les arnaqueurs qui s’y sont infiltrés par manque d’occupations. Il ne s’agit pas seulement d’agir contre les complices de vols mais cela aura pour avantage d’empêcher les escrocs et les autres personnes sans foi ni loi de continuer leurs forfaits sous couvert d’une entreprise respectable.

La première chose à faire serait, selon moi, de conférer un numéro d’identification à chaque commissionnaire après un processus de vérification.

 

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