Une danse exhibée par une tribu du Kasaï, lors du festival Meyabe à Kinshasa, 2019, @Habarirdc
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Congolais pour le reste du monde, mais Luba pour mes compatriotes ?

Congolais pour le reste du monde, mais Luba pour mes frères congolais ! C’est une réalité sociale et culturelle très complexe. Etre Congolais avant notre appartenance tribale, c’est ce qui nous manque. 

Les affinités tribales consument peu à peu chaque couche de la vie professionnelle, institutionnelle et estudiantine en RDC. Je suis Luba ! Et je suis plus souvent identifié à travers les préjugés sur ma tribu et non sur ma personne. C’est une chose qui arrive fréquemment. Lorsque je dis que je suis Congolais, mes frères veulent connaitre ma tribu. C’est pour mettre chaque trait de mon comportement sur le compte de ma tribu, et parler de mes actes comme une chose qui explique mes origines tribales. 

Après plusieurs années, j’ai compris le pourquoi des réactions d’une victime qui riposte coup sur coup. Car moi aussi, ma première réaction face au tribalisme, c’était de répondre par le tribalisme. Mais je ne le fais plus. 

J’ai compris qu’on peut être fier de son appartenance à une tribu, mais je condamne le tribalisme. Le fait de stigmatiser une personne, l’exclure ou la discriminer pour ses origines tribales. Et je pense que pour lutter contre ce que nous appelons « tribalisme », il faut conscientiser la nouvelle génération avant qu’elle puisse être victime comme nous et que la seule manière pour elle de répondre ne puisse plus être par le tribalisme. 

C’est quoi le tribalisme ?

Je me suis penché sur l’utilisation massive du mot et de sa définition. J’ai compris qu’il a plus souvent été utilisé à tort et à travers. Le tribalisme dans son sens premier se réfère à la conscience de soi et de la tribu, donc le sentiment d’appartenance et d’identité sociale et culturelle.

L’autre sens qu’il prend montre bien qu’il y a certains abus de vocabulaire dans le langage courant, et surtout d’interprétation du mot qui crée des contradictions auxquelles les sociétés ethniques ou tribales se trouvent confrontées. Cette deuxième forme du mot tribalisme devient une forme d’exclusion ou d’expression politique.

Après une petite analyse, je pense que ce serait mieux de parler de phobie tribale que de tribalisme. Car le mot, malgré une évolution négative, devrait garder son sens premier d’appartenance sociale et culturelle et non exprimer une forme de combat contre les autres tribus. 

 

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