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Nos dirigeants seront illégitimes après le 16 février 2017

Tous les mandats des élus de la RDC ont expiré ou sont en voie de l’être. Conséquence : après le 16 février 2017, la population risque de se réserver le droit de ne pas obéir à des dirigeants devenus illégitimes.

Le chef de l’État et les membres de l’Assemblée nationale avaient été élus ensemble pour un quinquennat un certain 28 novembre 2011. Si on considère la prestation de serment du président Joseph Kabila le 20 décembre 2011 et la première plénière de l’Assemblée nationale le 16 février 2012, cinq ans après, il est logiquement clair que leurs mandats ont donc tous expirés le 16 février 2017. Ne pas organiser les élections en 2016 place le Congo dans une situation de crise de légitimité des dirigeants et représentants élus.

Le Sénat par exemple n’a jamais été renouvelé depuis 5 ans. Joseph Kabila et sa majorité devraient plutôt avoir honte de se prévaloir d’une légitimité tirée d’un simple accord politique produit par Edem Kodjo, accord du reste non inclusif. Pourtant, selon l’article 73 de la Constitution , l’élection présidentielle doit avoir lieu quatre-vingt-dix jours avant l’expiration du président en exercice. Cet article ne dit pas que quatre-vingt-dix jours avant l’expiration du mandat on doit organiser un dialogue !

Au niveau local

Les assemblées provinciales ne devraient même pas prétendre parler encore au nom de la population. Ces organes délibérants provinciaux datent de 2006 et sont tous illégitimes. Même chose pour certains gouverneurs des anciennes provinces comme celui du Nord-Kivu ou de Kinshasa. Élus pour cinq ans, ils ont déjà fait neuf ans et continuent à diriger sans élections. Le seul combat qu’ils mènent est de se maintenir.

Beaucoup d’autres dirigeants locaux n’ont jamais eu besoin de passer par la voie des urnes car ils sont toujours nommés à leur poste faute des élections qui devaient leur donner mandat en 2011. C’est le cas des maires des villes, des bourgmestres, des chefs de secteurs, etc. Voilà pourquoi sans élections en 2016, le Congo sera plongé dans une situation atypique où aucun dirigeant n’a été élu. Plus grave encore, personne ne semble vouloir démissionner.

La responsabilité de cette illégitimité de nos institutions est partagée aussi par la Commission électorale nationale indépendante. Elle a perdu toute crédibilité depuis les élections infernales qu’elle avait organisées en 2011. Rien ne garantira la paix au Congo, si ce n’est le respect de la Constitution.

 

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