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Ébola : une épidémie réelle, dangereuse mais curable

Ébola fait paniquer, c’est sûr. Il suffit qu’un cas soit signalé dans une contrée pour que la population vive entre le traumatisme et la peur. La cause : le degré élevé de contagion de cette maladie potentiellement mortelle, la mystification de la maladie, les rumeurs, le sentiment que cette maladie est incurable, etc. La bonne nouvelle c’est qu’à ce jour, comme la plupart des maladies, Ébola est traitable. Les centres de traitement d’Ébola ne doivent plus être perçus comme des couloirs de la mort.

La dixième épidémie à virus Ébola en RDC depuis la découverte du virus en 1976 a été déclarée depuis le 1er août 2018 dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri, une première dans la région. Cette épidémie est devenue la deuxième épidémie la plus importante de l’histoire, après celle de 2014-2016 en Afrique de l’Ouest, ainsi que la plus importante dans l’histoire de la RDC. Le taux de mortalité global est de 67%. Le Directeur exécutif du programme d’urgence de l’OMS, Dr. Mike Ryan, a annoncé vendredi sur twitter un dernier bilan, le mardi 3 septembre 2019 faisant état d’un total de 3.004 cas (2899 confirmés et 105 probables), dont 2.005 décès et 908 survivants

Ébola : une maladie réelle et dangereuse mais stéréotypée

La maladie à virus Ébola est à la base de vives controverses et nourrit constamment la rumeur aussi bien sur la toile que dans la cité. Ébola serait fabriqué dans un laboratoire pour servir comme arme biologique, le vaccin contre Ébola, le rVSV-ZEBOV serait un poison mortel pour tuer les Congolais. Ébola n’existe pas : c’est un business.  Ébola est un sort jeté aux Congolais par les mauvais esprits, Ébola ne guérit pas…Autant de messages en libre circulation sur les réseaux sociaux et se transmettant de bouche à oreille dans la cité.

Devant l’avalanche des rumeurs, la résistance et la défiance de la population sont au rendez-vous. C’est ainsi que certains centres de traitement d’Ébola, ou des véhicules, ont été incendiés, des agents de riposte pourchassés, ou encore, certains cas suspects n’ont pas été conduits ou ont été conduits en retard aux centres de traitement pour des soins appropriés.

Cette méfiance de la population à l’égard du personnel soignant, associée au sentiment qu’Ébola est incurable, entrave les efforts visant à enrayer la propagation de la maladie.

Ébola est à ce jour curable

Goma se souvient encore de Espérance Nabintu et de son fils Ebenezer Fataki, qui ont vaincu Ébola et qui sont sortis du centre de traitement d’Ébola, le mardi 13 août 2012 Deux molécules, le mAb-114 et le REGN-EB3 ont été utilisées comme traitement curatif pour les soins de ces malades d’Ébola guéris de Goma. L’efficacité du traitement par ces molécules dépend d’abord de la détection rapide du cas. La promesse faite par le Dr Muyembe, le 23 mai 2019 à l’Université de Lubumbashi, selon laquelle Ébola ne sera plus une menace et sera dans un bref délai une maladie comme tant d’autres, sera alors tenue.

Se reconnaître malade, est un pas vers la guérison. Ébola est une maladie réelle, très contagieuse et meurtrière. À côté de l’observation stricte des règles d’hygiène, lorsqu’une personne présente des symptômes de la maladie : vomissements, fièvre, douleurs musculaires, fatigue, diarrhées, …, elle doit vite se précipiter au centre de traitement pour des soins appropriés afin d’accroître ses chances de guérir.

 

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