Parade de la police, mise en place et instruction pour la protection des civiles lors des obsèques d'Etienne Tshisekedi, Kinshasa 2019, @HabariRDC
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Non, tous les enfants des policiers ne sont pas des délinquants

La réputation des enfants des policiers n’est pas bonne en RDC. Être enfant d’un policier ou d’un militaire est souvent synonyme de délinquant, fumeur de chanvre, illetré, etc. Mais je vous dis que tous les enfants des policiers ne sont pas ce que vous pensez.

Les générations passent et les habitudes changent, même dans nos casernes. Les enfants des agents de l’ordre sont des citoyens comme les autres. Beaucoup d’entre eux travaillent et gagnent leur vie dignement. Il y en a qui vont à l’école ou à l’université, et ont les mêmes diplômes que les enfants des civils. S’il vous plaît, n’ayez plus l’image toujours négative que les préjugés véhiculent sur les enfants des policiers et militaires.

Mon histoire en tant qu’enfant d’un policier

Plus d’une décennie passée au camp à Mbujimayi, j’ai vécu dans un milieu où je sentais que mon avenir était en péril. Je vivais avec des grands frères du quartier appelés ba yaya. ils prenaient du chanvre et de l’alcool, mais moi j’aimais aller à l’école et jouer au football. J’étais leur garcon de course. Parfois pour jouer, ils m’incitaient à goûter un peu d’alcool et à fumer un joint, mais je ne le faisais pas.

La plupart de mes amis ont compromis leur avenir avec ces habitudes : fumer, boire, faire l’école buissonnière, aller au cinéma, jouer aux jeux d’argent…

La bagarre faisait aussi partie du quotidien des enfants du camp. On ne pouvait pas parler d’un enfant du camp sans évoquer cet aspect. Je me souviens de l’époque où il y avait des conflits et des rixes entre les enfants du camp et ceux de la cité, et ces derniers ne pouvaient plus jamais mettre leurs pieds au camp. Il y avait souvent des blessés, des arrestations…

Les choses changent

A mon avis, les choses ont radicalement changé depuis lors. Nombre d’enfants de policiers se consacrent aux études. Nous trouvons aujourd’hui beaucoup de diplômés, de gradués, et même de licenciés parmi eux.

L’environnement où régnaient le désordre, les bagarres, les disputes et une mauvaise influence, est en train d’être changé petit-à-petit par une génération de jeunes remplis de nobles ambitions. Diplômé en biologie-chimie, gradué en sciences bio-médicales et aujourd’hui en deuxième doctorat en médecine, je dirais que je fais partie de cette génération ambitieuse. Je suis sûr que dans un futur proche cette communauté d’enfants des policiers aura une réputation exemplaire et irréprochable.

 

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Les commentaires récents (0)

  1. Bravo et courage; si vous êtes né pauvre, ce n’est pas de votre faut; mais si vous mourrez pauvre, ce sera votre faute…

  2. J’encourage ces genres d’initiatives, et le changement ne doit pas être seulement pour les enfants des policiers mais aussi pour le reste de la population congolaise, c’est ainsi qu’on parviendra meme au changement de mentalité

  3. oui dans le général il y a toujours l’exception.
    je,dis avec espoir que la bonne éducation des enfants des agents de l’ordre sera une géneralité.