Toilettes publiques dans le port Celco, à Kinshasa, @HabariRDC
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L’entretien des latrines, cet autre problème négligé à Kinshasa

Certaines latrines de la capitale empêchent les Kinois de satisfaire confortablement leurs besoins naturels. Latrines publiques ou privées, dans les parcelles et les maisons… Leurs propriétaires ou gestionnaires n’ont parfois aucun souci de les entretenir.

Faire leurs besoins est devenu un casse-tête pour certains Kinois. Se soulager, uriner… des besoins pourtant naturels et simples mais qui, à Kinshasa, deviennent gênants, car plusieurs latrines vous feront vomir à la vue de la mer d’excréments non évacués que vous y trouvez.

Lieu d’aisance, dit-on

Je pense que la pire expérience que j’ai eue c’était chez un ami. Je tais son nom de peur qu’il ne cesse de me recevoir chez lui. Ses toilettes étaient si insalubres et inconfortables : il y avait une forme de caniveau qui partait d’un grand trou et qui débouchait à l’extérieur de la parcelle, et les excréments étaient visibles.

Je m’en souviens comme si c’était hier. Il y avait deux planches parallèles sur le trou et de grandes feuilles de papayer le recouvraient. Une planche divisée en deux servait d’espace où poser ses pieds. Il fallait non seulement faire ses besoins, mais surtout trouver l’équilibre pour se tenir sur les deux morceaux de planches. Entretemps, il fallait se mettre debout à chaque fois que mes excréments touchaient le fond… Car ils éclaboussaient avec une sorte d’eau sale, nauséabonde et bourrée de larves. Il m’a fallu un exercice d’équilibre durant environ 10 minutes pour faire mes besoins. Ce jour-là, j’ai compris le sens de la phrase qui dit : « Tout a un prix dans la vie ! » Il faut un effort pour entretenir nos toilettes.

Dans plusieurs établissements scolaires, les latrines sont dégoûtantes et pénibles. Je me souviens de ces moments difficiles à l’école où c’était très laborieux d’uriner au vu du public. Il fallait chercher le coin un peu caché des toilettes pour se soulager. Pourtant, chaque mois, nous payions des frais d’entretien…  Certains élèves, je ne sais s’ils étaient animés de quel esprit, avaient écrit leurs noms sur les murs en se servant d’excréments comme encre.

Souvent tout ce qui se rapporte à la nudité est tabou, et lorsque ça touche à la santé on comprend l’importance de l’assainissement qui est un droit de l’homme, comme le droit à l’eau, à la parole ou à la vie. Imaginez­ qu’une ville aussi grande comme Kinshasa ne dispose pas de toilettes publiques. Vous êtes à Kin ? Priez qu’une vilaine envie d’uriner ne vous surprenne en route, en taxi ni dans une commune inconnue.

Je finirai par cette question que plusieurs Kinois se se posent souvent : pourquoi l’envie d’uriner ne s’accentue que quand tu arrives très près de chez toi ?

 

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