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Félix Tshisekedi président, émotions et défis d’une première alternance en douceur

Les médias congolais ne le cachent pas : Kabila et Tshisekedi ont réalisé un événement historique. Le premier s’est retiré à l’issue d’une première passation de pouvoir en douceur entre deux présidents en vie. Le second, issu de la présidentielle du 30 décembre 2018, est le bénéficiaire de cette alternance. Mais au-delà de l’émotion populaire, certes grande, les médias notent des défis.

C’est une « nouvelle ère en RDC » qui s’ouvre, titre La Prospérité. « Homme d’exception » et qui promet « la lutte contre la corruption et la pauvreté », commente le média, Félix Tshisekedi est pourtant apparu comme un homme isolé lors de sa prestation de serment.

« Si les messages d’acceptation de son élection sont tombés avec beaucoup d’hésitations, il n’en est pas moins concernant la participation des chefs d’États à la cérémonie d’investiture de Félix Tshisekedi », explique La Prospérité. Il mentionne un seul chef d’Etat sur la dizaine annoncée, le Kenyan Uhuru Kenyatta.

Pour sa part, Le Potentiel, quotidien de Kinshasa, s’est arrêté sur ce « moment historique » où Félix Tshisekedi a présenté cette « main tendue à l’opposition » avec laquelle il souhaite travailler. Il a salué la lutte de son adversaire, Martin Fayulu qui pourtant conteste son élection.

Selon le site Actualite.cd, le mandat de Félix Tshisekedi aura affaire à huit défis majeurs. Lutter contre la pauvreté, « par des actions sociales et une politique novatrice de cohésion nationale ». Mais aussi pacifier les zones en conflits. Ou encore, réhabiliter et consolider « un Etat de droit à travers des institutions solides, de proximité et équitables au service de l’emploi, de la jeunesse, de l’éducation, de la santé et de tous nos enjeux économiques et sociaux ».

Une promesse de Tshisekedi fait peur

Félix Tshisekedi fait peur de par une des propositions qu’il a faites dans son discours d’investiture le 24 janvier. « La promesse d’une nouvelle loi électorale », titre Politico. Le président qui a salué le travail de la Céni dans l’organisation des derniers scrutins, a mentionné tout de même que « le dispositif électoral mérite des ajustements » au Congo.

En raison de quoi Tshisekedi a-t-il promis « l’adoption d’une nouvelle loi garante de l’équité pour tous les citoyens » ? D’après Politico, cette promesse de Félix fait craindre le « retour rapide de Joseph Kabila » au pouvoir.

Et à propos du président sortant, c’est un Joseph Kabila que Le Potentiel voit désormais « dans la cour des grands ». L’observation du quotidien kinois ne laisse planer aucun doute sur l’état d’esprit du président sortant, habituellement au « regard grave et serré », mentionne le journal.

Et de poursuivre : « Lors de cette cérémonie de transfert de pouvoir […], Joseph Kabila a déjoué tous les pronostics. La veille, sur la [télévision] nationale, il promettait qu’il allait passer la main à son successeur ‘’sans regret, ni remords’’. Au Palais de la nation, Joseph Kabila en a donné la preuve grandeur nature. Il sort, comme on l’a toujours dit, par la grande porte, administrant à toute l’Afrique et au monde entier une belle leçon de démocratie. »

Emotion et malaise présidentiels

Il y a enfin dans l’événement quelque chose d’aussi historique que l’alternance pacifique elle-même. « De l’émotion et du malaise », insiste Cas-Info. Le média constate que « la RDC tient son nouveau président dans un ‘’jour historique’’ ». Alors qu’il a eu un malaise à force d’être ému, dans un discours momentanément suspendu, Félix Tshisekedi a décrit un Congo réconcilié « fort dans sa diversité culturelle et son attachement à la mère patrie, poursuit Cas-Infos. Un Congo pour tous dans lequel chacun mérite sa place ».

 

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