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Fichier électoral congolais : 6 millions d’électeurs écartés ?

Il y a anguille sous roche à la Céni : 6 millions de doublons radiés des listes électorales, c’est quand même trop. Cela mérite que nous population, nous puissions savoir de quoi il s’agit. Ne serait-ce pas une stratégie pour éliminer des candidats ou des électeurs qui gênent ? En tout cas, il faut vérifier si ce sont réellement des doublons ou des gens que l’on voudrait exclure sans raison valable.

Pour éviter tout soupçon de fraude sur le fichier électoral, la Commission électorale nationale indépendante (Céni) doit rendre publique la liste des doublons déposée au bureau du procureur général de la République. Il n’y a rien à cacher. Cela permettra à chaque électeur de prendre connaissance de cette liste pour voir si son
nom est mentionné. Voilà pourquoi nous saluons l’arrivée des experts de l’OIF pour auditer le fichier électoral congolais. Il ne suffit pas de dire qu’il y a 6 millions de doublons : il faut le prouver et ne pas nous faire gober des chiffres aveuglément. Pourquoi ne pas mettre à la portée de tous, cette liste des doublons pour éclairer l’opinion.

Après le nettoyage du fichier électoral en interne par la Céni, le fichier actuel compte au total 40 287 387 électeurs. En principe, des poursuites judiciaires seront engagées contre ces fameux doublons par le procureur de la  République. Mais ce que les gens veulent savoir c’est la composition de cette liste de doublons. Qui y figure ? Comment a-t-on pu arriver à débarquer 6 millions de Congolais ? Sont-ils des régions pro-opposition ou pro-pouvoir ? Tout le monde sait que les fraudes électorales commencent à partir de la manipulation du nombre des électeurs. Une gestion transparente des listes électorales peut épargner des contestations inutiles. L’OIF devra être vigilante dans son audit, car jusqu’à présent la Céni a prouvé qu’elle n’est pas indépendante.

Par ailleurs, on entend dire que les personnes faisant partie des doublons, outre le fait d’être poursuivies en justice, ne voteront pas le 23 décembre 2018 et aux autres élections qui suivront. Une situation qui ne se justifie pas. Un expert électoral explique : « Selon le guide des procédures de la révision du fichier électoral, lorsqu’un électeur s’est fait enrôler plus d’une fois, seul le dernier enrôlement sera pris en compte par la Céni, et les précédents supprimés. » Mais pourquoi doit-on encore lancer des poursuites judiciaires contre des  citoyens ? Qui veut-on viser ? En plus, selon la Constitution, pour priver un électeur du droit de voter, il faut qu’il soit condamné. Ainsi il sera illégal d’empêcher des gens de participer aux élections sur la simple accusation qu’ils sont des doublons.

 


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