Hôpital Bonzola à Mbujimayi. Crédit photo Laurent Munda
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Hôpital Bonzola : quand l’insalubrité cohabite avec les malades

Autrefois parmi les grands hôpitaux du pays et les meilleurs de la province du Kasaï-Oriental, l’hôpital Bonzola ne représente plus aujourd’hui que l’ombre de lui-même depuis la chute de la Miba qui le gère. Le personnel est démotivé par l’absence de moyens et d’équipements. Les mots me manquent pour décrire la malpropreté et l’insalubrité qui règnent dans cet hôpital.

Selon les normes, un hôpital devrait être un milieu sain et bien nettoyé. Un milieu où l’hygiène s’impose. Or, dans cet hôpital Bonzola à Mbujimayi, le constat est amer et désolant. La brousse pousse partout. Les toilettes sont bouchées ou dans un état indescriptible. Je ne sais plus en quelle décennie cet établissement a reçu son tout dernier coup de peinture. Quand vous le visitez, vous ne pouvez que constater son état d’abandon.

Vous y entrez sain, vous en sortez avec une maladie

L’hôpital Bonzola ne garantit plus la fiabilité des soins et la bonne santé des malades. Il est devenu plutôt un milieu où grouillent d’autres maladies et infections dues à la saleté et à l’absence d’hygiène. Par exemple, si vous y entrez pour vous faire soigner la malaria, vous risquez d’en sortir avec des infections urinaires, en raison du mauvais état des latrines.

Docteur Virginie (nom d’emprunt) ancienne médecin stagiaire raconte : « L’hôpital Bonzola n’est pas propre. Ses toilettes ne permettent pas de respirer, tellement elles sont bouchées, couvertes de mouches et renvoient des odeurs. Avec ça les infections nosocomiales sont au rendez-vous. Le département de chirurgie et de médecine interne, où j’ai travaillé pendant mon stage, n’est pas bien entretenu. »

Absence de volonté des gestionnaires de l’hôpital

C’est avec consternation que j’assiste à un manque de volonté de la part des responsables de l’hôpital Bonzola. Car avec les moyens du bord, il est possible de maintenir l’hygiène et la proprété dans cet établissement qui a longtemps fait la fierté de Mbujimayi. Allez-y aujourd’hui, vous y trouvez des souris, des cafards, et surtout plein de mouches et de moustiques.

La question que je me pose, c’est jusqu’à quand l’hôpital Bonzola restera dans cet état ? Les autorités voient-elles ou pas ? Pourquoi ne pas même utiliser l’argent que paient les malades pour le réhabiliter ? Bon ! J’imagine qu’on attend la communauté internationale pour le faire… Alors, attendons la communauté internationale !

 

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