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Ces idées « folles » des candidats à la présidence

Ils sont 21 candidats à courir derrière le trône occupé par Kabila. Certains annoncent déjà leurs programmes, d’autres trainent encore du pied. Plan Marchal, plan d’urgence… Entre les lignes des programmes présentés par les candidats, nous avons trouvé quelques idées plutôt osées.   

Alors qu’il présentait son programme le vendredi 7 septembre 2018, Seth Kikuni, le candidat qui veut « normaliser la classe politique », a laissé échapper quelques mots qui font polémique jusqu’à ce jour. Par exemple, il va jusqu’à proposer que la capitale du pays soit « déplacée vers le centre du pays, à Kananga plus précisément ». Sur ça, no comment ! Ce n’est pas tout. Seth n’arrête pas de surprendre. Sur son Twitter, il évoque l’épineuse question de la dot pour les mariages. Il se demande si on doit la « taxer ou fixer un montant standard ». Chose qui réjouirait énormément des millions d’électeurs célibataires, j’imagine.

Seth Kikuni veut « vendre la RTNC »

Ce candidat à la présidence de la République prévoit – s’il est élu – de vendre la Radio télévision nationale congolaise (RTNC) dans les 100 jours qui suivront son élection. Il accuse la RTNC d’être un simple instrument de propagande de la majorité présidentielle. Mais, est-il prudent de laisser la gestion de ce média public national entre les mains des privés ? Seth a-t-il pensé aux conséquences qui pourraient subvenir en cas de désaccord entre ces éventuels privés et le gouvernement ?

En outre, le candidat préconise de multiplier par 10 les frais universitaires pour les filières sociales. Pour lui, les facultés comme le droit et les sciences politiques devraient coûter plus cher que les filières techniques. « Nous voulons réorienter notre jeunesse vers des filières plus techniques en vue de contribuer au développement économique », explique-t-il. Doit-on comprendre par-là que les sciences sociales ne contribuent pas au développement économique du pays ? L’idéal ne serait-il pas d’améliorer la qualité de toutes les filières ?

Le service militaire obligatoire

Les autres candidats à la présidentielle, notamment Triphon Kin Kiey Mulumba, Noël Tshiani et bien sûr Seth Kikuni proposent tous, dans leurs programmes respectifs, le service militaire obligatoire. Entendez par là, une obligation de passer par le service militaire avant d’accéder à l’université avec quelques différences minimes. Le service militaire obligatoire ça peut paraître fou, mais nous ne serons pas les premiers à le faire. Plusieurs pays à travers le monde recourent à ce service pour leurs citoyens. C’est le cas entre autres de la Turquie, la Suisse, etc. Le Maroc vient récemment de le réinstaurer.

Cependant, à mon avis, dans le contexte congolais, l’intérêt n’est pas de faire du service militaire une corvée obligatoire, mais plutôt d’améliorer les conditions de travail des compatriotes qui sont déjà militaires. C’est quand-même honteux de voir des militaires congolais mendier dans la rue, dans les taxis-bus… Si leurs conditions de vie demeurent telles qu’elles sont aujourd’hui, la conscription proposée par les candidats ne serait pas du tout tentant pour nous les civils. Ne comptez pas sur moi en tout cas !

Martin Fayulu pour la double nationalité

Martin Fayulu  et Triphon Kin Kiey Mulumba prônent eux la double nationalité. Seulement, selon leurs programmes pour briguer la magistrature suprême, « le candidat ne devra posséder que la nationalité congolaise d’origine ». Rappelons que la question de la double nationalité en divise plus d’un en RDC. En raison de leur double nationalité, plusieurs candidats ont été exclus de la course à la députation, il est même annoncé qu’ils seront poursuivis en justice. Après tout, est-ce un crime que d’avoir une autre nationalité en plus de la nationalité d’origine ?  Si d’autres pays autorisent la double nationalité, pourquoi pas nous ?

Parmi les candidats, il y en a aussi qui nous font rêver. Martin Fayulu par exemple promet 5 100 000 emplois par an, soit 25 500 000 emplois en 5 ans. Quand on pense que plus de 84% de la population active est au chômage, il n’y a qu’à croiser les doigts et espérer que Fayulu soit élu pour voir cela s’accomplir le plus vite possible.

Si élections il y a réellement, alors il faudrait qu’on vote sur la base des enjeux et attentes réels de la population. Cette fois-ci nos voix auront un prix lourd et ce prix n’est ni un t-shirt encore moins des morceaux de sandwich cuisinés à la chair d’un cétacé marin. Comme disent les Kinois : « Tour oyo misu gah ! » (Cette fois, nos yeux sont grandement ouverts).

 


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