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Importer la farine de maïs au lieu de cultiver, une honte pour la RDC

Au-delà de ses ressources naturelles, la RDC regorge de vastes étendues de terre susceptibles de servir à l’agriculture. Le pays dispose aussi des conditions climatiques favorables pour les activités champêtres. Mais hélas, nous importons presque tout.

Suite à l’envie de gagner rapidement de l’argent, l’agriculture a été foulée aux pieds au profit de l’exploitation des ressources minières. De là, notre malheur a commencé. Le péché c’est d’avoir abandonné l’agriculture.

Crise de farine de maïs, encore et toujours

Depuis des lustres, l’approvisionnement en farine de maïs est et reste un casse-tête dans l’ancien Katanga minier. Avant le démembrement de la région et même après (jusqu’à ce jour), la situation reste inchangée. Chaque année, la crise (rareté) de maïs secoue dirigeants et citoyens.

Cette saison encore, 2019-2020, la ville de Lubumbashi connaît une de ses pires carences de farine de maïs qui entraîne la hausse des prix sur le marché. De moins de 10$ le sac de 25Kg, on est passé à plus du double. Et au lieu d’une politique sérieuse pour en découdre avec cette crise qui affame les plus pauvres, nos autorités se rabattent sur l’importation. La succession des gouvernements provinciaux n’a pas résolu la question.

La Zambie voisine d’où la RDC importe le maïs, comme la Tanzanie et l’Afrique du Sud d’ailleurs où les commerçants vont parfois chercher cette denrée, connaissent des situations parfois moins favorables que chez nous. Ces pays connaissent, par exemple, une menace de sècheresse.

Sortira-t-on de la dépendance alimentaire un jour ?

Saura-t-on nous sortir rapidement de ce bourbier ? Eh ben, rien n’est moins sûr sans actions concrètes. Dernièrement, une table ronde sur l’agriculture tenue à Lubumbashi,  a préconisé une augmentation de la production locale du maïs pour assurer l’autosuffisance grâce à l’intervention de l’Etat, notamment auprès des agriculteurs. Ma crainte, cependant, c’est que les conférences et forums que nos autorités organisent ne servent vraiment pas à quelque chose. Toutefois, attendons de voir.

Il est ridicule qu’avec 80 millions d’hectares de terres arables et 40 millions d’hectares des terres irrigables, la RDC peine à booster le potentiel agricole. C’est une honte aujourd’hui de continuer à dépendre de certains pays où les conditions climatiques sont moins favorables que les nôtres.

C’est une honte pour notre pays de dépendre de l’extérieur en ce qui concerne des aliments. Je pense que nous devons tous sans exception retourner au champ. De nombreuses nations devenues puissantes ont connu leur ascension en investissant dans l’agriculture. Si la RDC fait la même chose, notre développement   prendra son envol.

 

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Les commentaires récents (4)

  1. Bel article; il est impérieux de se remettre davantage au travail et que les vrais acteurs agricoles de terrain s’organisent au mieux et soient accompagnés. En étant mieux structurés et avec des actions très concrètes, il sera possible de réduire progressivement la tendance à la dépendance.

  2. Si le ridicule pouvait tuer; il est impérieux de se révolter davantage et faire sa part du mieux qu’on peut tout en sensibilisant. Je commence depuis des mois le foufou fait du maïs que j’ai moi-même cultivé et ce qui me rend indépendant en terme de nourriture; si cela doit être le cas de beaucoup, on réduira progressivement la dépendance.