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Ces jeunes kinois qui consomment de la viande de chat

Supposé plus délicieux que le poulet, le chat appelé dans le jargon kinois « kondoko », compte aujourd’hui bien plus de consommateurs qu’on ne le croirait. Le rituel pour son abattage reste cruel et sa cuisson, un véritable tour de magie réservée aux seuls initiés. Ainsi, une question se pose : pourquoi ces jeunes raffolent-ils de la viande de chat ?

Un abattoir secret pour cacher l’horreur

En vue de se débarrasser de sa minette qui met bas de manière incontrôlée, Madame Kabemba fait appel à un groupe de jeunes hommes réputés grands consommateurs de viande de chat dans le quartier Kingabwa (Commune de Limete).

La technique pour attraper cette chatte est un jeu d’enfants !  « Rien de plus simple », disent ces jeunes, dont la plupart sont réputés être des « Kuluna » (délinquants qui sèment la terreur dans la ville). En effet, ils tendent un piège à la chatte en lui laissant au sol un poisson « sinchard » bien grillé saupoudré d’un somnifère, souvent le diazepan.

Une fois qu’elle termine de manger le poisson empoisonné, notre minette est vite hypnotisée. Elle s’assoupit et s’endort. C’est alors qu’on la met dans un sac. Désormais prisonnière, la pauvre chatte est par la suite amenée dans un lieu secret, à l’abri des regards curieux. Alors qu’elle est toujours enfermée dans son sac, ses bourreaux lui assènent à la fois des coups de bâtons et de grosses pierres, jusqu’à ce que mort s’ensuive.

 Une cuisson minutieuse

La minette ainsi cruellement achevée, vient ensuite le moment de sa cuisson. On la met sur les flammes de feu pour la débarrasser de ses poils, jugés nocifs pour la santé de l’homme. Après cette étape, les jeunes hommes s’activent par la suite à lui amputer les parties non comestibles, entre autre les griffes et la queue.

Les intestins sont également mis à part pour un lavage particulier. La chair est nettoyée à trois reprises dans l’eau chaude ; question d’éliminer la masse visqueuse. Quant à la suite, elle est moins compliquée. Il ne reste plus qu’à mélanger la viande avec de la sauce et laisser cuire au feu pendant au moins une heure. Et le repas est servi.

Plat préféré des « Kulunas »

La viande de chat est donc devenue un des mets les plus prisés de certains jeunes des quartiers périphériques de la capitale. Parfois, ils volent même des chats car ils ont vraiment envie de consommer de cette viande.

À en croire certains témoignages comme celui de Jean Tshianyi (lui-même tueur de chats), « la viande de cet animal est bien plus savoureuse que celle d’un bœuf, d’une chèvre ou encore d’un canard ». De son côté, le jeune Golba dans la commune de Ngaba s’en fout et dit : « Ben, je mange le chat, et alors ! Est-ce que je suis mort ? Je suis toujours vivant ! C’est une viande qui donne de la force. »

Le chat, viande de fête ?

Les festivités de fin d’année ont toujours été l’occasion propice pour ces jeunes des quartiers oubliés de resserrer les liens entre eux en partageant ce fameux plat, accompagné de liqueurs en surdose et de chanvre. C’était le cas lors de Noël et de la Saint-Sylvestre.

Somme toute, la consommation de la viande de chat à Kinshasa demeure avant tout un sujet tabou, secret et surtout, une affaire de quelques groupes de jeunes et de certaines tribus.

Cette consommation prend de plus en plus d’ampleur avec la multiplication des groupes de « Kuluna » dans la ville. À cette allure, nous avons peur que la viande de chat ne nous soit vendue dans les rues comme brochettes, même à ceux qui ne la mangent pas.

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