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[Revue de presse] Violences en RDC : les gens ne croient plus à l’innocence du gouvernement

Le 12 août 2016, mourrait le chef coutumier Kamwina Nsapu, tué par la police. Sa mort  donnait naissance à un phénomène qui va embraser la région du Kasaï longtemps restée une oasis de paix en RDC. Un an après, on compte un million et demi de déplacés, et des milliers de morts.

Aux violences dans les Kasaï s’ajoutent celles intervenues à Kinshasa et dans le Tanganyika. Les observateurs doutent de plus en plus que le gouvernement ne soit pour rien dans toutes ces violences. Revue de presse de Didier Makal.

Kamuina Nsapu, 12 août 2016

« C’est un anniversaire dont la RDC se serait bien passée. Un de plus, dans les annales les plus sombres du pays », commente Cas-Info au sujet du premier anniversaire de la mort de Jean Pierre Mpadi, alias Kamuina Nsapu, chef coutumier à Tshimbulu dans le Kasaï-Central. Et d’ajouter : « Ce jour-là, la police donne l’assaut au domicile du chef traditionnel à Tshimbulu. Ce qui n’était qu’un contentieux administratif lié à un problème de succession au trône, se termine par l’irréparable. Kamwina Nsapu décède le corps criblé de balles. Éclate alors l’un des conflits les plus sanglants que la paisible région du centre du pays n’avait plus connu depuis les années d’indépendance en 1960. »

Le bilan qu’en dresse RFI est alarmant. « En un an, écrit le média français, la crise s’est ancrée avec plus d’un million et demi de déplacés, 35000 réfugiés, des centaines d’écoles, de bâtiments publics, d’églises pillées ou brûlées, des dizaines de villages détruits. Et ces 80 fosses communes qui pourraient n’être qu’un début. Si la violence est sans doute moins généralisée, les crimes sont devenus plus sordides. » On n’oublie pas les deux experts de l’ONU tués dans des circonstances non encore élucidées.

Une crise qui prend des dimensions ethniques

Le 4 août, le Bureau conjoint de l’ONU aux droits de l’homme a alerté, dans un nouveau rapport, sur les dimensions ethniques que semble prendre la crise dans les Kasaï. « 251 personnes ont été victimes d’exécutions extrajudiciaires et d’assassinats ciblés entre le 12 mars et le 19 juin 2017, notamment 62 enfants, dont 30 âgés de moins de 8 ans, écrit Cas-info. Des personnes tuées en raison de leur appartenance ethnique, d’après les témoignages des survivants et des réfugiés qui ont fui vers l’Angola. »

Le gouvernement congolais a mis en doute ce rapport, dénonçant par la voix de son porte-parole Lambert Mende, des « témoignages peu crédibles et non vérifiés ».

De présumés Bundu dia Mayala encadrés par la police à l’Ouest de la RDC

Les violences, il y en a eu encore la semaine dernière dans Kinshasa la capitale congolaise, mais aussi dans le Tanganyika au sud-est de la RDC. De présumés Bundu dia Mayala, militants du mouvement politico-mystico-religieux du député Ne Muanda Nsemi, ont attaqué Kinshasa et le Kongo central, le 7 août. Au moins 17 personnes ont péri dans l’attaque, 27 selon l’ONG de défense des droits de l’Homme Human Rights Watch, écrit RFI sur son site Internet. L’ONG doute que les personnes arrêtées et présentées à la presse appartiennent au Bundu dia Mayala. Elle « pointe le fait que les membres de la secte, dont un certain nombre étaient armés et proféraient des slogans anti-Kabila et anti-Rwandais, étaient plutôt encadrés par la police alors que les manifestations de la société civile ont été sévèrement réprimées ».

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