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Lubumbashi : trop de mariages civils groupés sans éclat

Les cérémonies de mariage civil perdent leur côté féerique et sacré à Lubumbashi. Ce moment inoubliable et tant rêvé pour les mariés n’est plus qu’une simple formalité. Plus grave, nos officiers de l’État civil l’ont transformé en business pour remplir leurs poches.

 Chaque week-end, à l’occasion de la célébration des mariages civils, les maisons communales de la capitale du cuivre sont archicombles. Malgré la conjoncture économique difficile, plusieurs dizaines de couples candidats au contrat de mariage civil ne cessent de se faire enregistrer dans les municipalités de Lubumbashi.

Trop de couples à consacrer

Vu le grand nombre de mariages alignés le même jour, il arrive que les bourgmestres, présidents des cérémonies, regroupant parfois plus de 20 couples en un seul coup. Cette célébration collective n’est motivée que par le souci des officiers de l’État civil de se faire de l’argent sur le dos des mariés. Une cérémonie pour plusieurs mariages, sachant que chaque couple paie sa cérémonie. Du coup, les choses sont confuses et bâclées ; la présence des mariés à la cérémonie est absorbée dans la masse de plusieurs autres. Si bien que certains couples passent inaperçus. Conséquence : le côté beau et retentissant du mariage s’en trouve éclipsé et dilué. Normalement, la cérémonie de mariage parait très belle quand elle ne concerne qu’un seul couple et ses proches. Mais lorsqu’on doit la partager avec des dizaines d’autres couples, elle perd un peu de sa saveur.

En même temps, le confort n’est pas garanti pendant la célébration, comme le déplore Landry un jeune qui s’est marié à Lubumbashi pas plus tard qu’il y a deux semaines. Selon lui « la cérémonie était très épuisante. Pas de climatisation, la salle était presqu’une chaudière. Certains invités sont restés debout pendant plus d’une heure, faute de place. »

Un mariage normal, il faut beaucoup d’argent

 Sophie, âgée de 28 ans et mariée depuis 2014. Elle a eu le privilège de célébrer son mariage civil dans une résidence huppée de la ville. Elle raconte : « J’avais convenu avec mon mari que notre mariage soit célébré en dehors de la maison communale. Il nous a fallu débourser plus de cinq fois la somme exigée pour que l’officier de l’État civil accepte de venir nous unir – selon la loi – dans un cadre privé. »

Bénéficier d’un tel privilège dépend donc du porte-monnaie et du rang social des candidats ou de leurs familles. Les mariages des moins nantis sont célébrés en groupe de dix, vingt voire trente couples à la commune, dans des conditions pas toujours décentes.

Les bourgmestres devraient mettre à contribution leurs adjoints pour, tant soit peu, réduire le nombre de couples par cérémonie. Malheureusement, nos bourgmestres en ont fait leur chasse gardée.

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Les commentaires récents (3)

  1. Bonne reflexion, je pense pour ma part qu’il revient aux futures mariés de choisir un jour autre que le samedi, même un lundi c’est pas mal du tout si l’on veut bénéficier d’un bon cadre pour la célébration de son mariage civile.