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Non, les services de la police ne sont pas gratuits

La police nationale congolaise dit avoir rendu gratuits ses services. C’est ce qui est écrit à l’entrée de plusieurs commissariats à Lubumbashi. Et ils disent que cela est censé rentrer dans la logique de police de « proximité ». À Lubumbashi, proximité rime souvent avec versement d’argent. Ah oui ! Il n’y a pas de contradiction, rassurez-vous ! La proximité, cette fois entre policier (et non la police) et individus en procédure judiciaire… 

Payez de l’eau, de la cigarette ! 

Du coup, ne parlons pas de gratuité. Si vous n’avez pas payé cet argent, sans nomenclature ni reçu en retour, votre dossier n’avance pas. Même s’il est aussi limpide que l’eau de roche. A la police, dit-on souvent, c’est comme une boule de glue qui tombe par terre. Elle ramasse toujours poussière ! D’ailleurs, peut-on tomber dans l’eau et en sortir sec ? 

Ainsi, dans cette police qui rend des « services gratuits », ce qui est vrai sur le principe, cependant vous êtes « presque » obligé de payer « mayi ya bic », (Un pourboire en raison du stylo utilisé), de l’eau, de la cigarette, du café… Eh bien, donc nos flics fument curieusement tous, quand ils vous formulent la demande !

Il vaut mieux en finir vite avec la procédure

Oui, pas sûrement à l’institution police, mais aux individus visiblement pleins de bonnes intentions ! Payer, toujours sans reçu, et pour que l’on ne transfère pas le dossier. Car on vous fait voir qu’à une autre instance, ce sera dur. Même si le dossier est vide ou clean ! 

Finalement, on se demande si c’est bien un système ainsi installé pour contourner la corruption que l’on décourage. Ou, du moins, des pratiques pour montrer que la police n’est pas concernée, comme on peut d’ailleurs le lire à l’entrée des commissariats. Mais quand on sait à quel point il faut toujours payer, je me demande si réellement les services de la police sont devenus gratuits. 

Cette somme de tracasseries fait que, une fois tombé dans une procédure à la police, les gens veulent vite en sortir. Alors ils acceptent de payer ce qu’on leur demande, et partir. Quitte à favoriser ainsi un système injuste, illégal et en train de se détériorer chaque fois.

 

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Les commentaires récents (2)

  1. Je suis d’avis que ces choses doivent changer et tout le monde est concerné, ce n’est pas seulement une affaire des policiers, mais de tous sans exception.

    Depuis quelques jours, j’ai pris la décision de ne plus jamais donné même 1Fc à un policier et bizarrement le lundi 14/10/2019 au petit matin, je me fait arrêter pour manque de certains document de bord (Stationnement, bien qu’il n’existe pas des parkings publique à Lubumbashi et le contrôle technique). Le policier me dit, baba una sema je et je réplique, que dit la loi, il me sort des bobards et moi je lui dit, allons au bureau, une foi sur place, j’ai exigé la nomenclature pour ces infractions, il ont essayé de faire semblant, mais j’ai beaucoup insister et finalement, ils ont sorti cela, j’ai exigé une note de perception de la DGRAD, je suis allé payer à la banque et quand il fallait récupérer le véhicule, le gar à la barrière me demande 1000Fc et moi je lui ai brandit mon attestation d’encaissement de la bande, au bout de 10min, le monsieur m’a laisser sortir de la fourrière de Kiwele.

    Le changement est processus que nous devrions tous faire, ne demandons pas seulement aux policiers de changer, mais acceptons aussi nos fautes quand nous en avons et ne cherchons pas à obtenir des faveurs, respectons la loi et les procédures qui existent.