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Les petits-fils, des poisons pour leurs grands-parents ?

Je pense qu’il y a des êtres que les parents aiment plus encore que leurs propres enfants : ce sont les enfants de leurs enfants. Leurs petits-fils. Ils sont aux anges lorsqu’ils peuvent les élever sous leur toit. Il arrive alors qu’ils se tuent à la tâche pour eux.

Je me demande sérieusement si ce n’est pas cela qui a précipité la mort d’une grand-mère et de deux grands-pères que j’ai bien connus. Il me semble que les petits-fils peuvent parfois gâcher la vie de leurs grands-parents et même devenir de véritables poisons pour eux.

Une grand-mère dévouée

Elle était l’amour personnifié. Elle aimait tout le monde, plus particulièrement les enfants de l’aînée de ses filles, qui était d’une paresse inacceptable ! C’est avec la plus grande joie qu’elle a accepté la charge qui lui a, pour ainsi dire, été imposée. C’est elle qui devait s’occuper non seulement de la nourriture et de l’habillement de ses quatre petits-fils, mais aussi de leur scolarité depuis la maternelle jusqu’à l’université. Ce qui n’était pas une mince affaire.

Cette grand-mère s’est consacrée alors à cette difficile tâche avec un dévouement héroïque, une abnégation comme celle d’une sainte. Elle s’est oubliée elle-même, elle s’est privée de tout pour l’épanouissement de ceux pour qui elle avait un faible.

Telle mère, tels fils

Nous avons toujours été habitués à entendre dire : « Tel père, tel fils. » Ici toutefois, je pense qu’on pourrait dire : « Telle mère, tels fils ! » En effet, ces garçons ont emboîté le pas à leur mère paresseuse, affichant une paresse quasi maladive. Mais était-ce de la paresse ou un refus délibéré d’alléger le travail à leur grand-mère ? Ils refusaient même de faire la lessive et de repasser leurs propres habits ou d’aller puiser de l’eau, laissant tout le boulot à leur grand-mère.

Tu parles ! C’est la pauvre grand-mère qui devait s’occuper de tout. Chaque jour, tôt levée (avant l’aube), tard couchée (après minuit). C’est elle qui devait balayer la cour, torchonner la maison, nettoyer les murs et les fenêtres, lessiver, repasser, faire la cuisson, servir les repas et même… débarrasser la table.

Sacrée mamie ! Elle était devenue une sorte de bonne dans sa propre maison. Elle ne dépensait pas seulement tout son argent (ou le peu qui lui restait après avoir obtenu une retraite anticipée). Elle dépensait aussi toute son énergie, alors qu’elle était déjà atteinte d’arthrose qui l’obligeait à marcher courbée. Un dimanche, après avoir accompli ses devoirs envers Dieu à l’église et envers ses petits-enfants à la maison, elle s’est étendue sur son lit, où elle s’est éteinte tout doucement…

Y a-t-il une différence entre un aliment gâté et un enfant gâté ?

Certaines personnes n’acceptent pas d’envoyer leurs enfants pour un long séjour chez leurs parents, craignant que ceux-ci ne les gâtent. Effectivement, les enfants gâtés me font penser aux aliments gâtés, dont personne ne voudrait. Ils se sont rendus irrespectueux dès le bas-âge, d’abord envers leurs grands-parents qui eux-mêmes ne les châtient que mollement et leur passent tous leurs caprices. Ils s’imposent et imposent leur loi.

Ces enfants se croient bientôt les vrais héritiers. Et quand leurs grands-parents décèdent, ils trouvent qu’il est de bon ton de se moquer d’eux (quelle ingratitude !), de faire la fête, alors que leurs propres parents (les enfants de leurs grands-parents, les véritables héritiers) sont en pleurs.

Ces parents étaient plus jeunes que cette pauvre grand-mère. Ils avaient plus de moyens, mais eux aussi se sont entourés de tous leurs petits-fils, qu’ils ont entourés des plus grands soins, consentant d’énormes sacrifices et de grosses dépenses. On les a vus malades l’un après l’autre et ils sont décédés l’un après l’autre, dans la force de l’âge. Comment ne pas parler de cause à effet ?

 

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