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Quand les puissants s’enlisent dans la corruption, les pauvres meurent en silence

Un contraste : c’est le moins que l’on puisse dire en lisant les principaux médias congolais au sujet de la corruption électorale qui n’en finit pas de faire jaser en RDC. En même temps, en silence, des gens ordinaires meurent des violences devenues quotidiennes dans l’est du pays.

Jeudi soir, à Buhene dans le territoire de Beni au Nord-Kivu, des hommes armés ont enlevé une jeune infirmière qui s’appelle Antoinette après avoir tué quatre personnes. Rescapée, la jeune femme raconte sa mésaventure à Actualite.cd. Elle a été prise « dans la chambre des malades », et « amenée dans le parc des Virunga ». Ses ravisseurs, qui ont pris huit autres personnes, se sont sauvés lorsque l’armée est intervenue.

Dans cette partie du Congo, plongée dans les violences depuis 21 ans maintenant, des tueries, massacres, enlèvements et déplacements des populations civiles se banalisent, s’indigne l’évêque de Beni-Butembo. Monseigneur Sikuli, titre Radio Okapi, dénonce le « silence honteux à propos des massacres » qui continuent à Beni. L’évêque catholique promet néanmoins de ne pas se taire « par amour pour le peuple ».

Corruption électorale : Nangaa, Basengezi et son fils sanctionnés par les USA

Pendant ce temps à Kinshasa, les débats sur la corruption électorale ne faiblissent pas. Après l’épisode de l’élection des sénateurs couverte d’accusations de fraude, et suivie d’une suspension du processus, c’est la direction même de la Céni qui se trouve sur la sellette. « Nangaa, Basengezi et son fils accusés de corruption », titre Le Phare de Kinshasa.

Le média parle du président de la Céni, de son adjoint et de son fils en ces termes : « Le trio est accusé d’avoir systématiquement torpillé le processus électoral, en créant des conditions de ‘’glissement’’ à répétition du calendrier électoral, au point d’avoir retardé de deux ans, les élections présidentielle, législatives nationales et provinciales, qui auraient dû avoir lieu en 2016 au plus tard. »

Félix Tshisekedi, l’heureux bénéficiaire des sanctions américaines ?

Ces sanctions sont « un coup dur pour les animateurs de la Céni », commente pour sa part Le Potentiel. Ce journal kinois note que le président Tshisekedi vient juste de suspendre le Sénat « à cause de la corruption enregistrée lors des élections sénatoriales ». C’est quand Cas-Info analyse que ce scandale de corruption pourrait bien profiter au président Tshisekedi. « Pour le chef de l’État, explique Cas-Info, l’occasion était trop belle pour taper du poing sur la table et marquer son autorité. Lui qui ne cesse de voir la vague FCC engloutir jour après jour sa fragile présidence ». Il pourrait s’en servir pour calmer la grogne interne dans son parti, alors que la coalition de l’ancien président Kabila, le FCC, se retrouve dans un rôle de contestation.

 

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