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RDC-Monusco : le pont est-il coupé ?

Fin mars dernier, le Conseil de sécurité de l’ONU a renouvelé le mandat de la Monusco en RDC. Au delà de la protection des civils, la mission onusienne devra désormais faire le suivi du processus électoral pour de bonnes élections d’ici la fin de l’année 2018. Une nouvelle mission qui n’a pas l’air d’emballer ni le gouvernement, ni une grande partie de la population congolaise.

Le bilan de la Monusco sur le sol congolais ne fait pas l’unanimité non seulement au sein du gouvernement, mais aussi dans l’opinion publique congolaise. Depuis près de 20 ans, l’ONU ne cesse de renouveler le mandat de la Monusco, mais la situation sécuritaire du pays, à l’Est plus particulièrement, ne s’améliore toujours pas. Bien au contraire, elle devient de plus en plus préoccupante avec actuellement environ 4,5 millions de déplacés selon les Nations-Unies et les ONG sur place.

En plus de ce mandat sécuritaire très discutable, le Conseil de sécurité de l’ONU ne s’est pas empêché d’y ajouter le volet « suivi des élections ». Ainsi, la Monusco veut faire de « la tenue des élections crédibles » sa priorité. Ce nouveau mandat est loin de réchauffer les relations entre la RDC et l’ONU, relations déjà mal en point depuis plusieurs mois. Le président Kabila, fervent ennemi de ce qu’il qualifie d’ingérence étrangère dans les affaires internes du pays, a dès lors fait savoir la position du gouvernement congolais à travers son ministre des Affaires étrangères. She Okitundu a déclaré que l’actuelle mission onusienne en RDC est l’avant dernière, et que la Monusco devra se retirer du pays d’ici 2020.

D’un côté, la population se plaint de l’inefficacité des casques bleus. Car des centaines d’hommes, de femmes et d’enfants se font égorger à l’est du pays sous l’œil impuissant de la Monusco. De l’autre, le gouvernement se plaint de « l’éternisation »  de la mission sur le sol congolais. En réalité, le régime de Kabila, qui cache mal son intention de se maintenir au pouvoir, se voit gêné par l’œil de la Monusco.

Quand on sait que la situation humanitaire de la RDC a été classée L3 – au même niveau que la Syrie – par les Nations-Unies, et que le gouvernement a refusé de participer à la conférence des donateurs à Genève, il y a lieu de se demander où est passé l’humanisme du pouvoir actuel.

 


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