Pendant que les Congolais s’acharnent à réclamer le départ du président Kabila, les mêmes Congolais se montrent un peu plus tolérants vis-à-vis des députés provinciaux dont le mandat est pourtant arrivé à terme depuis 2011. Force est de constater que la population réclame moins le départ des députés que celui du chef de l’État.
Chez-nous au Congo, quand on vous élit pour un mandat de cinq ans, vous faites dix ans, parfois quinze, puis vous restez pour toujours. En 2006, le président Kabila et les députés ont reçu du peuple un mandat de cinq ans. Kabila a réussi à renouveler le sien en 2011 – de la manière que tout le monde connaît. Même chose pour l’Assemblée nationale. Aujourd’hui, nous sommes en 2017, et le président et les députés, tous sont hors mandat.
Cependant, c’est tout de même dommage que Kabila soit la cible de toutes les attaques pour son dépassement de mandat, pendant que nos députés qui sont dans la même situation sont épargnés. Ces députés hors mandat siègent sans vergogne au Parlement et prennent des décisions politiques en notre nom qui influencent le destin de tout un pays, alors qu’ils ont perdu toute légitimité. En 2016, lors des élections des gouverneurs des nouvelles provinces, le corps électoral était composé de députés provinciaux eux aussi hors mandat. Ce qui a donné naissance à des gouverneurs illégitimes dans les provinces.
Le responsable de tous ces désordres, c’est sans doute la Céni, qui n’a pas su organiser les élections conformément aux délais prévus par la Constitution. En même temps, il y a ce gouvernement de la République incapable de mobiliser les fonds nécessaires pour assurer la tenue des élections à tous les niveaux. À cette incapacité s’ajoute le manque de volonté politique. Quoi qu’il arrive, entre un chef de l’État illégitime et des députés hors mandat depuis 2011, la population congolaise a choisi sa priorité : le départ de Kabila.
On ne s’attaque qu’à la tête du serpent ? en premier lieu !!!