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La RDC va-t-elle claquer la porte de la CPI ?

Plusieurs pays africains ont récemment annoncé leurs retraits de la Cour pénale internationale (CPI). D’autres sont encore tiraillés. Quelle sera la position de la RDC ?

La Gambie, l’Afrique du Sud et le Burundi ont décidé de quitter la CPI. Des dirigeants africains qui ne sont pas toujours appréciés, et qui ont trouvé la voie pour se libérer. Tous, reprochent à la CPI de poursuivre seulement les pays africains et leurs dirigeants au pouvoir. Pour d’autres, c’est une Cour de persécution.

Au Congo, comme dans d’autres pays, c’est un véritable dilemme pour les autorités : faut-il quitter la CPI ? Pas facile pour nos dirigeants de répondre à cette interrogation dans la précipitation. La question demande une bonne analyse du contexte avant de prendre une quelconque position.

Qui a peur de la CPI ?

 Cette interrogation nous renvoie aux propos du chercheur Jean-Baptiste Jeangène Vilmer. Il avait consacré en 2014, un long article sur les tourments de l’Afrique dans la CPI : « Ce n’est pas ‘l’Afrique’ qui est contre la CPI, ce n’est pas la population. Mais certains chefs d’État qui, à travers le porte-voix de l’Union africaine, ont exprimé leur solidarité avec El-Béchir, Gbagbo et aujourd’hui, Kenyatta et Ruto». Ici on comprend bien que les oiseaux de même plumage volent ensemble. Nos chefs d’Etat sont dans le même club et ils ont peur !

Les raisons avancées par ces pays africains qui viennent d’annoncer leurs retraits pourraient être les mêmes pour la RDC. Peut-être, poussent-elles nos autorités vers la décision de retirer leur signature du traité de Rome. Les yeux de la communauté internationale sont fixés sur la RDC. Surtout dans le contexte actuel, alors que le pays veut renouveler pour la troisième fois ses institutions d’une manière démocratique.

La procureure de la CPI, Fatou Bensouda, avait déclaré après les échauffourées du 29 septembre dernier que sa Cour allait avoir une attention particulière pour la RDC. Des rapports mettant en cause certaines autorités congolaises dans les scènes de violence ont d’ailleurs été publiés le lendemain.

Nos dirigeants ont peur de la justice qui protège les victimes. Ils sont inquiets de se retrouver un jour entre le marteau et l’enclume. La RDC est le pays qui a déjà fourni un grand nombre de détenus à la CPI : Thomas Lubanga, Germain Katanga, Bosco Ntaganda… Et même un des anciens vice-présidents de la transition : Jean-Pierre Bemba. Accusé et condamné pour ses actes en République centrafricaine. C’est une raison suffisante pour les officiels congolais de quitter la CPI, pour n’est pas un jour se retrouver dans les filets de la CPI comme ces derniers.

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