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Rebecca, jeune Congolaise fièrement « marginale » !

17 ans seulement. Et pourtant la vie est déjà un beau récit. Le récit d’une conviction assumée. Celui d’une aspiration à une vie, défendue et acquise contre le cloisonnement social et les préjugés. En classe de sixième secondaire, Rebecca désire obtenir son diplôme d’Etat (bac). Ce ne sera pas qu’un simple titre, mais une marque de l’issue d’un parcours.

Son diplôme sera un accomplissement, dans toute la majesté du mot. Accomplissement comme l’issue d’une conviction assumée. Comme suivre sa voie, réussir à rester soi-même, fidèle à sa vibration de vie !

Mécanicienne ? Ça fait rire !

Il y a quatre ans, son ambition soulevait railleries, surprises, irritations et questionnements. Elle était alors élève en deuxième secondaire. L’année d’après, Rebecca devait choisir une option pour la suite de ses études, le programme national d’enseignement en ayant disposé ainsi.

Au cours d’une leçon, son professeur d’anglais souhaitait entendre tous les élèves sur leurs choix respectifs. A son tour, Rebecca parla de son ambition de faire des études de mécanique générale. Très peu la prirent au sérieux, ceux qui ne la raillèrent pas pensaient qu’elle plaisantait.

Femme et études techniques ! Une ambition consignée impossible dans la conviction de plusieurs dans nos sociétés ! La féminité rime avec séduction, charme et commodité ! La technique évoque poigne, force et engagement. On ne fait pas d’études de mécanique quand on est une femme ! Des préjugés. Et la réalité l’atteste. Les domaines techniques sont souvent presque dépourvus de femmes. Les choses sont ainsi faites.

De la détermination à la surprise

Pour Rebecca, la mécanique était alors un interdit et une anomalie. Beaucoup dans son entourage l’en ont jugée indigne. L’acception d’une société comme la nôtre l’en empêchait. « Maman s’était fâchée… jugeant anormale mon ambition », confie-t-elle.

En tant que femme, elle pouvait prétendre à autre chose. Pas à la mécanique ! C’était un élan démesuré. Pourtant, elle s’en passionnait et en sentait la vocation. Mais ses aspirations enfreignaient l’ordre social des choses. Elle franchissait les frontières de la norme sociale. Au nom de ces frontières, beaucoup d’ambitions sont étouffées. Des rêves peinent à prendre pleine expression. Afin de les sauter et sauver son aspiration pour la technique, Rebecca a dû montrer de la poigne, au bord de l’offense, de l’isolement, au prix de son équilibre de vie, de son estime. « J’étais devenue insoumise à ma mère et isolée du reste de ma famille. Je refusais même de me nourrir », déclare-t-elle.

Un rêve aujourd’hui adulé

Hardie, Rebecca est aujourd’hui une fière et heureuse « marginale ». Elle est aussi une fierté familiale. Finaliste du secondaire en mécanique générale, elle espère bâtir un atelier pour continuer d’avancer et encadrer les autres, surtout les filles qui, comme elle autrefois, ont la main forcée. Elle le dit si bien : « J’exhorte les filles à ne pas se négliger. La technique n’est pas un domaine privé des garçons. Les filles peuvent y prétendre aussi ! »

Elle était la seule fille dans l’option technique dans son école. « Je me suis battue pour convaincre d’autres filles. Aujourd’hui, grâce à moi, il  y a d’autres filles en technique []. Il n’y a pas de domaine réservé aux garçons. Tout est possible, que l’on soit un homme ou une femme ! », soutient Rebecca.

 

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