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« RFI tais-toi »

En RDC, il n’y a pas que l’Internet qui embarrasse le régime. Les radios indépendantes sont aussi sur la liste noire du gouvernement. C’est le cas de RFI et de Radio OKAPI.

Le samedi 5 novembre, RFI était curieusement introuvable toute la journée en FM à Kinshasa et à Lubumbashi. Ses auditeurs congolais ont eu beau chercher et rechercher la fréquence, en vain. D’aucuns pensaient à une panne d’émetteur ou de leurs transistors.

Mais ce n’était pas une panne. Simplement la démocratie kabiliste. Le gouvernement avait coupé le signal la veille. Il fallait empêcher RFI de faire du bruit sur le meeting du rassemblement de l’opposition prévu ce samedi-là. Meeting interdit, mais maintenu par ses organisateurs.

Okapi aussi dans le collimateur

La solution pour écouter ce qui se passait était la radio Okapi. Hélas, déception ! La fréquence d’Okapi était aussi systématiquement brouillée. Le signal sifflait et grésillait, comme s’il tombait de la grêle sur la radio de l’ONU. La Radio nationale RTNC, quant à elle, diffusait sa propagande kabiliste habituelle.

Le porte-parole du gouvernement Lambert Mende affirmera plus tard que « RFI était devenue la caisse de résonance et l’attaché de presse des organisateurs du meeting de l’opposition ».

En réalité, le brouillage du signal d’Okapi n’était que la riposte immédiate des autorités aux propos des experts de l’ONU. En quelque sorte une réponse du berger à la bergère. Les experts avaient mis le pied dans le plat, en condamnant vivement l’interdiction de la marche de l’opposition. Ils exhortaient aussi le gouvernement à respecter les libertés publiques.

Levée de bouclier

Les réactions hostiles à l’attitude des autorités congolaises fusaient de partout. Les États-Unis, l’Organisation internationale de la Francophonie, la Monusco et les Ong, tout le monde réclamait le rétablissement du signal de RFI, mais les autorités sont restées sourdes, égales à elles-mêmes.

Le musèlement des médias indépendants démontrent à quel point le régime de Kabila foule aux pieds la liberté de la presse et le droit à l’information. Seules les radios qui caressent le régime dans le sens des poils ne sont pas inquiétées.

Déjà plusieurs fois, les autorités se sont illustrées par la coupure de l’Internet en RDC. Cette démocratie qui consiste à couper le signal des médias doit cesser. Le peuple a droit à l’information.

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Les commentaires récents (2)

  1. laissez ce petit kabila fait se qu’il veut.
    nous accepterons qu’il est l’homme quand il va résister avec nos réaction de la date du: 19