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Ronsia Kukiel : vivre de l’humour c’est possible

Quand beaucoup de Congolais sont à la recherche d’emplois dans des métiers dits classiques, d’autres se créent des métiers tout nouveaux, d’autres encore se décident de suivre simplement leurs étoiles. C’est ce choix qu’a fait le prix RFI talent du rire 2017, Ronsia Kukielukila. Bon danseur et musicien, c’est plutôt dans la peau d’un humoriste qu’il se voyait. Pour lui, c’est possible de vivre de l’humour au Congo. Nous sommes partis à sa rencontre, il nous explique comment faire pour s’en sortir dans la vie.

« Oui, c’est possible de ne vivre que de l’humour au Congo et moi je ne vis que de ça », affirme l’humoriste Ronsia lorsque je l’ai rencontré au quartier Kimbangu dans la commune de Kalamu. Coiffure teintée en jaune, habillé simplement en t-shirt et babouches noires, il m’offre une place assise et nous démarrons notre discussion.

D’entrée de jeu, Ronsia précise : « Ce n’est pas facile pour les jeunes Congolais de ne vivre que de cet art, mais si je le fais, moi, depuis neuf ans, donc les autres le peuvent aussi. Certes, nous sommes en manque d’infrastructures de spectacles et il peut y avoir un tas d’autres raisons qu’on peut avancer, mais je me dis toujours que dans la vie, il faut savoir  prendre un chemin et y rester. Je chante et danse bien, mais j’ai choisi l’humour. Je me demande toujours, comment font ces peintres congolais qui ont des familles à leur charge, puisque les tableaux ne se vendent pas beaucoup à Kinshasa ! » Ronsia bouge un peu sur sa chaise, avant de chuter : « Tout est une question de passion, d’originalité et de démarcation. C’est quand on fait bien que l’on est sollicité. »

Avoir un salaire à la fin du mois, c’est un peu cela le rêve du jeune Congolais, ai-je dit à Ronsia. Accepterais-tu un contrat de travail bien rémunéré en dehors du métier de l’humour, si je te le proposais aujourd’hui ? Il gratte un peu ses cheveux teintés, laisse apparaître un sourire discret et répond fermement : « Il ne faut pas faire un métier parce que ça paye mais parce qu’on aime le faire. Moi je déteste le bureau. Si je devais avoir un bureau ça serait un bureau d’humour, peut-être ! J’adore l’humour, et quand je le fais, je ne pense pas d’abord à l’argent,  mas j’ai ce plaisir de faire rire. C’est après que ça devient un gagne-pain. »

Autour de nous, je remarque quelques autres jeunes : les « Salop’Arts », un groupe d’humoristes habitant Kinshasa. Ils ont pris Ronsia pour modèle, suivent ses pas et s’adonnent à l’art de faire rire, quand bien même ils font d’autres types d’études à l’université. C’est le cas de Hervé Mukendi, étudiant en économie et humoriste ; Mardochée Moukimi, étudiant aussi en géométrie et topographie à l’I.N.B.T.P de Kinshasa et humoriste. Des métiers qui ne s’accordent pas facilement avec l’humour, mais comme Ronsia, ils ont choisi de suivre leur étoile. Depuis 2009, il s’est décidé à ne vivre que de l’humour, métier dans lequel il se sentait le plus à l’aise. Ronsia Kukielukila, de son vrai nom, est un de ces Congolais qui prouvent à tous qu’on peut vivre de son talent dans ce difficile contexte social congolais.

 


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  1. Commentaire *slt mn fr c champagne henock, Pesa avenir nayo kk epa nzambe koba kk boye tout kimbangu n’a Sima nayo