Sites provisoires érigés aux alentours de la ville de Bunia pour recevoir des déplacés en provenance de Djugu dans le nord de la province de l’Ituri, @HabariRDC/Ley Uwera
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Survivre malgré les conflits communautaires à Bunia

De passage à Kampala en Ouganda, pour un sommet sur l’usage d’Internet, j’ai rencontré une jeune femme congolaise de 23 ans. Elle travaille dans le commerce du riz qu’elle achète en Ouganda et vient revendre à Bunia, chef-lieu de la province de l’Ituri, en RDC.

La commerçante exerce ce travail depuis trois mois pour subvenir aux besoins de sa famille. Cela lui permet de se maintenir économiquement en équilibre, après avoir perdu son père dans des conflits ethniques qui ont récemment secoué la région de Bunia. Rose Ndahura, c’est son nom, elle ne veut pas rester dans la fatalité. En faisant le commerce du riz,  elle espère vivre dignement et gagner sa vie.

 Commerçante malgré elle

« Mon père a été assassiné par jalousie. Il exerçait son commerce dans une des communautés en conflit », explique-t-elle. Lorsque j’ai voulu savoir de quelle tribu était son père, Rose a vite compris que je parlais d’elle. Faiblement, elle répond : « Je n’ai pas envie de glisser dans cette catégorisation tribale. Parce que cela a détruit ma famille et je suis maintenant orpheline de père. »

 Entre rester à Bunia et vivre ailleurs

Du commerce de son père, Rose a économisé un peu d’argent. C’est grâce à cet argent qu’elle a lancé son activité. Elle vient aujourd’hui en aide à ses quatre jeunes frères et sœurs.

« J’avais le choix entre utiliser l’argent pour aller me réfugier chez notre oncle à Kisoro (Ouganda), et continuer à faire du commerce pour subvenir aux besoins de ma famille et aider ma mère qui est souvent malade. Elle a besoin des médicaments au quotidien », explique la jeune femme.

 Mariage ou commerce d’abord ?

Mais se lancer dans le commerce, transfrontalier en plus, l’idée ne passe pas encore pour beaucoup d’hommes et de femmes. On imagine une jeune femme souvent dans son couple, en mariage.

« Certaines personnes me proposent carrément de trouver un homme qui subviendra à mes besoins. Je reste du moins fière de mon progrès », ajoute Rose, souriante.

Ces conflits récurrents en Ituri font beaucoup de victimes, mais des histoires comme celles de Rose nous redonnent de l’espoir.

 

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