Agente de police Marie-Louise Matanda. Crédit photo @Laurent Munda
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Veuve, elle décide de servir son pays en devenant policière

Beaucoup de gens pensent que la femme, après la mort de son époux, devient tout sauf quelqu’un capable de se prendre en charge. Ce n’est pas vrai : le cas de Marie-Louise Matanda (veuve depuis 2012 et mère de 8 enfants) contredit ce préjugé. Bien que veuve, elle s’est fait enrôler dans la police. 

Marie-Louise Matanda était l’épouse d’un colonel de la police dont nous ne pouvons évoquer ici les circonstances de la mort. Devenue veuve avec 8 enfants, elle devait se débrouiller pour vivre. Il lui fallait trouver un emploi et ça n’était pas facile. Finalement, elle s’est dit : pourquoi chercher loin alors qu’elle pouvait travailler dans la police ? Elle explique son choix : « Comme vous le savez dans notre pays, même si l’on est veuve d’un policier, colonel fût-il, ce n’est pas une certitude d’être prise en charge par l’État congolais. Et c’est dur de trouver un travail. L’unique option pour moi était de trouver un boulot au sein même de la police. Bien sûr pas avec le même grade de colonel qu’avait mon mari. » 

Aujourd’hui Marie-Louise est policière à Mbujimayi. Pour le devenir, personne ne lui a fait cadeau : elle a suivi la formation comme tout le monde. Les réflexes de policier elle en avait déjà, pour avoir vécu plus de 25 ans dans les milieux de la police, et avec un mari policier. 

Des moments difficiles comme veuve

Au début ce n’était vraiment pas facile pour Marie-Louise. La maladie et la mort de son mari ont bousillé tous les moyens de la famille. Il fallait reprendre la vie à zéro. La veuve se remémore les mauvais souvenirs : « J’ai été sommée de quitter la maison où je vivais au camp, notamment la partie des officiers. Quelle humiliation ! Je vous épargne des injustices et de la misère que j’ai traversées avec mes enfants. Et quand je suis devenue policière, le salaire que je touchais au début ne couvrait même pas un quart de besoins de ma famille. Du coup, je devais chercher un détachement où l’argent circule, comme la PCR (Police de circulation routière). Et Dieu merci, j’ai obtenu ce transfert. » 

7 ans après, comme on dit toujours : c’est en forgeant qu’on devient forgeron, petit-à-petit, Marie-Louise a su tenir face aux obstacles. « Avec l’aide de mon Dieu », dit-elle. Entre-temps, ses enfants ont grandi. Et elle ne cache pas sa foi chrétienne : « Ma grande prière est que le Seigneur m’accorde la chance de devenir moi aussi commandante dans un bureau. »

 

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