Ce n’est pas le compte à rebours avant Noël que l’on égrène en République démocratique du Congo. C’est le nombre de jours avant la fin constitutionnelle (théorique) du deuxième et (en principe) dernier mandat de Joseph Kabila, le 19 décembre prochain.
Même si la prolongation du bail du président congolais est formellement actée, jusqu’à la présidentielle dont la date a été repoussée en 2018, il est à craindre une tension exacerbée en ce jour symbolique.
Le regard des chancelleries est un bon indicateur de l’appréhension vis-à-vis de cette situation politique congolaise qui ressemble à une cocotte-minute prête à exploser ; et celui du département d’Etat américain tout particulièrement, les deux pays entretenant, depuis des mois, une relation de « Je t’aime moi non plus ».
Dès septembre, alors qu’éclataient des affrontements entre forces de sécurité congolaises et manifestants, autour du processus électoral, les autorités des Etats-Unis ordonnaient le départ des membres des familles du personnel du gouvernement américain en RDC et autorisaient le départ volontaire des employés non indispensables de leur ambassade.Dans un communiqué publié ce samedi 3 décembre, le département d’Etat américain va plus loin et demande maintenant à l’ensemble des ressortissants des Etats-Unis de quitter le territoire congolais avant la date du 19 décembre.
Si des responsables congolais feignent d’être indifférents aux gesticulations de l’Oncle Sam, les déclarations officielles traduisent une fébrilité certaine. Jusqu’aux limites du burlesque. Ce jeudi, le gouvernement congolais indiquait avoir engagé Cynthia McKinney, une ancienne parlementaire afro-américaine, pour redorer le blason de Kinshasa à Washington.
Mais l’ex-élue du Congrès américain dément formellement avoir perçu de l’argent pour une opération de lobbying, ajoutant qu’elle n’a « jamais eu d’atomes crochus avec le régime » de RDC.
Quoi qu’il en soit, la phobie occidentale du 19 décembre n’est pas qu’américaine. La Belgique et le Canada ont déjà exprimé leur souhait de mettre leurs ressortissants à l’abri…