On parle du 1er août comme la journée des morts. En effet, les cimetières congolais sont toujours envahis par des familles qui viennent redorer l’image des tombes de leurs proches. Pourvu qu’elles les retrouvent. Ne soyez pas surpris d’apprendre qu’une tombe a disparu d’un cimetière en RDC.
La journée du 1er août est en réalité dédiée aux parents, vivants et morts en RDC. Aux morts l’avant-midi, aux vivants l’après-midi. Il ne s’agit donc pas que d’une journée des morts. Pourtant c’est l’appellation la plus répandue et qui explique la ruée vers les cimetières à cette date.
En RDC, nos morts sont définitivement morts
Le Sénégalais Birago Diop croyait dur comme fer que « ceux qui sont morts ne sont jamais partis » et que les « morts ne sont pas morts ». Peut-il encore le redire ? En tout cas, dans les cimetières congolais, nos morts n’existent plus, plusieurs tombes ont disparu. Les cimetières sont saturés au point que pour y enterrer, il faut défoncer une ancienne tombe et y déposer un autre corps. Un coup de grâce porté à des morts autrefois bénéficiaires du traditionnel respect à l’africaine. C’est de la profanation telle que vécue à Lubumbashi, au sud-est de la RDC.
Nos morts sont vraiment morts, victimes eux aussi de l’expansion des villes. Certains cimetières accueillent plus de vivants que de morts. Car, désormais nos morts reposent sous nos pieds. Ils ont perdu toute paix, envahis par les vivants qui ont choisi d’y ériger leurs habitations, comme si les cimetières étaient plus confortables.
Et ce parent qui ne joue plus son rôle
Autant il est sauvage de vendre un cimetière ou d’y habiter alors qu’il reçoit encore des morts, autant c’est un crève-cœur ce qu’est devenu le parent aujourd’hui. Ce « dieu » devient l’ombre de lui-même. Il démissionne de ses responsabilités mais n’arrête pas de se reproduire.
Trop tôt, des enfants deviennent responsables dans leur irresponsabilité parce que livrés à la nature. Le père n’est plus toujours un repère pour son fils. La mère, plus toujours une référence pour sa fille. Une démission qui fait croire que le pire reste à venir.