Alors que des voix s’élèvent pour appeler à un nouveau dialogue politique en RDC, les réactions divergent. Martin Fayulu et Denis Mukwege se montrent favorables à cette initiative, par contre Moïse Katumbi s’y oppose fermement. Pour beaucoup, ces discussions ne sont qu’une nouvelle manœuvre pour perpétuer un partage de pouvoir entre les forces politiques et surtout légitimer le pouvoir en place qui peine à mettre fin à la guerre dans l’Est.
Depuis la Conférence nationale souveraine des années 90, jusqu’aux concertations ayant abouti à la création de l’Union sacrée, passant par le dialogue de la Cenco en 2016, l’histoire se répète constamment en RDC. Chaque dialogue débouche sur des accords où la répartition du pouvoir est privilégiée, souvent au détriment des réformes annoncées. Les résolutions de ces dialogues restent en majorité lettre morte. Cela donne souvent l’impression d’un cercle vicieux où l’opposition se divise, se laisse coopter, et en sort affaiblie. La majorité, elle, élargit son influence par le débauchage d’anciens opposants.
Union sacrée : un fragile équilibre
L’Union sacrée, déjà fragilisée par des frustrations internes, pourrait être encore plus divisée si de nouveaux acteurs politiques rejoignent ses rangs. L’allocation des postes étant limitée, les tensions ne feraient qu’augmenter. Ainsi, à chaque dialogue, le même scénario : le partage de gâteau ! Des négociations annoncées comme cruciales pour la cohésion nationale aboutissent à la répartition des postes et des privilèges. Cette dynamique affaiblit l’opposition, renforce les divisions, et au final ne donne aucun résultat bénéfique pour la population. Voilà qui explique la méfiance croissante vis-à-vis de tout ce qu’on appelle dialogue, concertations, négociations, etc.