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Associations culturelles : incubateurs du tribalisme

Elles apparaissent très souvent au-devant de la scène, à l’occasion de situations politiques particulières. Les associations culturelles regroupant les originaires d’un territoire, d’une ethnie, d’un clan, se sont multipliées en RDC. On les retrouve dans les universités, mais également dans les cercles socioprofessionnels.

Dans une ville comme Kinshasa où presque tout le monde vient d’ailleurs, les associations culturelles sont un pont entre la communauté vivant dans la capitale et ceux restés en province. Mais quelles sont leurs activités réelles ?

Célébrer la nomination d’un membre de « notre tribu »

Comme la plupart des associations, elles se rencontrent pour célébrer des événements heureux ou malheureux. L’élévation d’un ressortissant du clan ou de la tribu étant souvent l’occasion, de se faire remarquer chez l’heureux élu ou nommé. Ce sont eux qui sont à la base des regrettables formules qui accompagnent les communiqués de soutien contre les actions de la justice chaque fois que l’un de leurs est poursuivi. Elles font alors entendre des annonces du genre : « Nous les ressortissants de…… », « Condamnons avec la dernière énergie », « Exigeons sans condition…. ».

A l’université, ils sont des relais pour les ressortissants des communautés et servent à faciliter leurs démarches administratives, mais aussi et fort malheureusement, la corruption et l’obtention des faveurs de la part du corps enseignant. Il n’est plus rare de voir circuler des listes concoctées par ces structures et qui sont destinées à un professeur ou à un assistant originaire, dont on appelle à la fibre ethnique pour aider les frères étudiants à réussir.

Un étudiant m’a confié une fois qu’un de leur groupe était subventionné par un ministre qui prenait en charge la moitié des frais académiques en échange de l’adhésion à son parti politique.

Même à l’étranger

Un repli communautaire que les Congolais transposent jusqu’à l’étranger. Au Rwanda par exemple, la communauté congolaise n’est pas homogène et se constitue de ressortissants de Kinshasa, de Lubumbashi, des Nande,  etc. Chez les étudiants congolais en Afrique du Sud et en Inde, les Kinois et les Lushois en particulier font bande à part, se méfiant les uns des autres.

Je pense qu’il est temps de mettre fin à l’existence de ce genre d’associations monoethniques ou à caractère tribal. Pourquoi ne pas exiger de ces ASBL culturelles d’avoir une représentativité de toutes les provinces dans leurs effectifs comme cela est exigé des partis politiques ? Ce serait un bon début.

 

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