Fabrice Salembier ou le plus africain d’entre les Belges

Vous l’avez peut-être déjà lu, Fabrice Salembier, ce belge plus africain qu’européen. Je l’ai rencontré, et je suis resté la bouche ouverte à l’entendre dépeindre son amour pour   l’Afrique. Parlant de la RDC, il se dit chez lui, sur la terre  d’un peuple souriant.

Ce jour-là du 17 janvier 2020, l’auteur belge était en séance dédicace au cercle belge de Lubumbashi. Devant moi, il parle de l’Afrique telle une  rencontre qui a façonné sa vision du monde et de l’humanité. D’ailleurs, il est un admirateur de Patrice Lubumbashi qui lui serait « une référence en matière de développement des droits de l’homme et du combat pour la liberté dans le monde entier ».

Fabrice Salembier, l’africain

A l’âge de 54 ans aujourd’hui, Fabrice Salembier n’a pas encore rompu avec la Belgique mais il se dit africain. Un fils adoptif du continent noir qu’il découvre par le Rwanda au cours de la décennie 90, avant de connaitre le Benin. Il n’est en RDC que depuis 2018, mais déjà il parle des congolais comme « un peuple qui sourit » et qui lui donne de sentir chez lui.

D’ailleur, l’un de ses ouvrage, Sarah, présente une jeune congolaise parti de son village vers la capitale (Kinshasa) où elle apprendra la vie à se dépends. Son intelligence l’aidera à bien s’en sortir. Salembier explique que pour son envie d’écrire l’Afrique c’ets que ce continent est un lieu propice où la perpétuelle découverte d’autres cultures délie son esprit et sa plume.

Entre Sinibagirwa, son premier livre, et Sarah¸ son dernier, Salembier marche sur la file d’une vie faite des rencontres. Des rencontres qui, sur le continent, l’ont transformé en fils, lui qui n’était qu’un « blanc » à son arrivée.

Nous nous sommes adoptés

« Adopté par l’Afrique« , est le deuxième ouvrage publié par Salembier qui, à peine arrivé sur le continent, y a trouvé sa place. « A mon arrivée, j’ai compris que j’étais là où je devais être. L’Afrique et moi, nous nous sommes adoptés. Mais, c’est vraiment elle qui m’a adopté en premier ». C’est ainsi que parle ce belgo-africain qui voit le restant de ses jours parmi ses « frères africains ».

Il est des plus heureux quand il se fait appeler « tonton, papa, frère notamment par des congolais. Car, croit Salembier, c’est admirable d’être traité de frère par quelqu’un qui a tout pour se différencier de vous. C’est cela l’humanité de l’Afrique ».

Fabrice Salembier, baigné dans le « sourire intemporel du congolais » qu’il chérit, est un fils de la Belgique particulièrement attaché à la RDC. Dans ce pays aurait vécu la sœur de sa grand-mère  au temps du Congo-Belge. Aujourd’hui, il croit qu’être en RDC « n’est que la réalisation d’un destin », car il ne l’avait jamais imaginé auparavant.

A ceux qui veulent écrire, Fabrice Salembier appelle au courage d’oser. On n’apprend en lui parlant qu’en réalité, la passion n’a pas besoin d’être suscitée, mais d’être nourrie et utilisée.

Fidèle Bwirhonde