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Noëlla Dinanga, première femme ingénieure de mine à la Miba

À 26 ans, Noëlla Dinanga Kasoki travaille comme ingénieure de mine à la société Miba. C’est la toute première femme à occuper un tel poste dans cette entreprise. Habari RDC l’a rencontrée à Mbujimayi et lui a posé quelques questions.

Habari RDC : Madame Noëlla, comment êtes-vous arrivée à la Miba ?

Noëlla Dinanga : Ç’a n’a pas été du tout facile. A la Miba, on disait : c’est une fille, est-ce qu’elle sera capable de travailler correctement ? On a été mis à l’épreuve. Et voilà aujourd’hui je suis respectée par mes collègues et par beaucoup d’entre les chefs dont certains sont mes enseignants.

Ici, je dois préciser que ce sont mes compétences intellectuelles qui ont convaincu les chefs et les ont poussés à m’ouvrir les portes de la Miba, pas parce que je suis une femme.

Vous êtes la première femme ingénieure de mine à la Miba, comment vivez-vous une telle responsabilité ?

Je ressens à la fois la « peur » et la fierté. La peur, parce que je suis comme un éclaireur placé devant pour montrer le chemin à toutes ces filles qui viendront après moi. J’ai intérêt à faire preuve de high level dans le travail. Je dois être à la hauteur des responsabilités qui me sont assignées au sein de l’entreprise. Je suis aussi très fière parce que je suis l’unique femme en mines entourée d’hommes. J’ai un mot à dire et je suis reconnue à ma juste valeur. Je n’oublie pas la grâce de Dieu.

Devenir ingénieure de mine, était-ce votre rêve d’enfance ?

Non, pas vraiment ! Avant de choisir la faculté de polytechnique, j’avais eu une discussion avec mon père aujourd’hui décédé. Pour lui, comme je parlais beaucoup, il me destinait au droit ou à la médecine. Mais tout cela ne m’intéressait pas. Un jour, j’ai vu la femme de l’ancien gouverneur du Kasaï-Oriental Dominique Kanku proposer le plan de construction du nouveau gouvernorat de la province. Cette femme m’avait vraiment épatée, au point que je m’était dit : si elle a réussi dans un domaine réservé jusque-là aux hommes, pourquoi pas moi ? Elle a été une motivation pour moi et j’ai alors opté pour la polytechnique, notamment la filière mines.

La Miba est dans une phase de relance, est-ce un bon moment pour vous ?

Je suis engagée en tant que technicienne, et à ce titre je dois apporter ma pierre à l’édifice. C’est un grand défi que je dois relever aux côtés des anciens. Je crois que c’est une belle expérience pour moi de participer aux efforts de relance de la Miba.

Quel message avez-vous pour les filles qui vont encore à l’école ?

Les études ne sont pas liées au sexe. Elles doivent plutôt être guidées par nos rêves et nos ambitions. Avec un peu de volonté, on peut réaliser ses rêves. Les filles, battez-vous, donnez le meilleur de vous-même et vous serez reconnue en fonction de cela. Si vous n’étudiez pas et que vous ne mettez pas du sérieux dans vos études, il vous sera difficile d’occuper des postes stratégiques et à responsabilité. Allez-y les filles ! Bossez dur !

 

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Les commentaires récents (4)

  1. Je suis fière d’elle car elle est le portrait craché de son père.La voir ainsi, papa devrait être heureux.Alors fonce encore Ir