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Bukavu, l’intégration difficile d’un amnistié 

Patrick a 34 ans. Il avait 22 ans quand il a été incarcéré à la prison centrale de Bukavu, soupçonné d’avoir collaboré avec la rébellion du colonel Jules Mutebutsi lors de l’attaque de la ville en mai 2004. Après avoir bénéficié de la grâce présidentielle, il trouve la vie difficile à Bukavu.

« D’abord, je dis merci à mon Dieu qui m’a gardé en vie tout le temps passé en prison. Je dis aussi merci au président de la République pour l’amnistie. Vraiment, je suis très heureux de revoir les miens. Ce qui me fait mal au cœur : c’est la solitude. Et la vie est devenue bien plus chère à Bukavu qu’il y a 12 ans », déclare le jeune Patrick fraîchement libéré de la prison centrale de Bukavu. Il ne possède plus rien du tout. Il recommence sa vie à zéro. Pas d’emploi, pas d’argent de poche et même pas d’ami.

Ce qui lui fait encore plus de mal, c’est de constater que certaines personnes n’ont plus confiance en lui. Même dans sa famille ! Par conséquent, c’est difficile pour lui d’emprunter un peu d’argent, même pour louer une chambrette. A présent, il vit dans une famille d’accueil. Il est sans emploi et personne ne veut lui en donner. Patrick est coincé.

« Avant d’embrasser la porte de la prison, j’ai appris à faire de la menuiserie. Et je m’en sortais bien. Mais pour le moment, personne ne veut me laisser dans son atelier. Qui ne travaille pas, ne mange pas dit la Bible. Mais mon cas est encore plus complexe. Ce n’est pas que je ne veux pas travailler, je manque d’occupation simplement. Plusieurs personnes ont peur de moi », détaille-t-il.

Faut-il retourner en prison malgré l’amnistie ?

En 2004, Patrick logeait avec un ami dans une maisonnette composée d’une chambre et d’un salon pour vingt dollars par mois. Selon lui à l’époque, avec dix dollars il pouvait s’acheter les provisions pour un mois. Parfois même, ils allaient dans leur village de Katana pour s’approvisionner et amener de la nourriture en ville.

« Pour le moment, c’est tout à fait différent ! Tout a changé ici ! J’ai essayé de loger dans une simple chambrette dans une banlieue d’ici, et le bailleur m’a demandé 30 dollars que je n’ai pas, raconte Patrick. En observant bien, je constate qu’actuellement, c’est la ville qui nourrit le village car l’insécurité a occasionné beaucoup d’exodes rurales. Et les maladies bactériennes ont attaqué les quelques plantes dans nos champs qui restaient. »

L’amnistié déplore ainsi le coût de la vie à Bukavu. Patrick veut être réintégré dans la société malgré les défis à relever : « Ça va mal en ville et au village aussi ! Faut-il alors que je retourne en prison ? Car là au moins, je recevais une ration malgré les mauvaises conditions dans lesquelles on était détenus. Le président de la République, ferait mieux de créer des occupations pour nous car on risque de devenir des éléments nuisibles et terroriser les autres davantage, faute d’intégration dans notre propre société. »

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Les commentaires récents (1)

  1. je suis dorcas bwalelo!

    je demanderai à patrick,d’assumer le rejet,puis se reconstruire car,il ne peut pas eviter ce rejet,mais il peut decider de se reconstruire!

    comment doit -il se reconstruire?
    il doit d’abord faire confiance en Dieu!
    qu’il devienne active ds la famille chretienne(l’eglise),car par eux,il trouvera des gens qui l’aimerons comme le dit la bible aimez vous les uns les autres!

    apres avoir integré la famille chretienne,qu’il manifeste un comportemt de pieté,et qu’il ne retrouve pas ds les zones crimineles!

    apres avoir brandi ses etapes,je pense,qu’il pourra recoller petit a petit la reputation detruite et il gagnera timidemt la confiance!t