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Covid-19 : la galère des étudiants de Kisangani durant le confinement

La vie des étudiants de l’Université de Kisangani pendant le confinement était devenue une vraie galère. Depuis que l’état d’urgence sanitaire a été décrété et qu’il a été interdit de voyager sur toute l’étendue de la République, certains étudiants vivaient dans le désespoir.

Avec la pandémie de Covid-19 et le confinement, nous avons traversé une période inédite à laquelle nous n’étions pas préparés. Même si les conditions pouvaient sembler différentes pour chacun, ce n’était pas du tout facile. Certaines personnes s’adaptaient plus facilement que d’autres.

Un programme de rapatriement de chaque étudiant dans son coin ?

Ici, la plupart des étudiants qui vivent loin de leurs parents ou de leurs milieux d’origine ont vraiment été en difficulté. A ce sujet, un étudiant venu de Kinshasa et que j’ai rencontré dans sa chambre au campus, m’a confié : « Vivre loin de ses parents et sans avoir rien à faire est un véritable cauchemar. Ça donne envie de rentrer chez soi. »

Il poursuit : « Mon père me demande de chercher par tous les moyens possibles (même par fraude) à rentrer à Kinshasa. Mais comment faire ? Je vis entre la peur et l’inquiétude, et j’ai l’impression d’être abandonné bien que ce soit le contraire. » Parfois, mon interlocuteur a affiché des idées noires, allant jusqu’à penser au suicide.

Nous sommes à court d’argent

Certains étudiants étaient donc à court d’argent et de moyens. Ils devaient continuer à dépenser, sans savoir d’où leur proviendrait encore l’argent. Il fallait que les cours aient lieu, pour qu’ils aient l’occasion d’en avoir, et pas toujours de manière loyale.

John, étudiant, avoue : « Cette habitude d’ajouter quelques centimes sur le prix du syllabus et frais académiques me manque. Qui ignore que ça nous aide ? Mentir était devenu un moyen pour gagner une petite somme qui peut aider à acheter nos forfaits Internet, par exemple. Nous devenons de plus en plus misérables. »

Les étudiants de Kisangani n’ayant plus rien à faire, risquaient de se livrer à la prostitution. Certainement pour se distraire et oublier le calvaire du confinement.

Nous  devons apprendre à vivre avec la pandémie. Malheureusement, cela n’a pas été pensé en termes de politique nationale d’urgence. Cette maladie, même si elle venait à passer, laissera beaucoup de séquelles dans la société.

 

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