Déjà huit cas de coronavirus recensés dans la prison centrale de Munzenze à Goma. Avec la promiscuité dans cette maison carcérale, il y a lieu de craindre le pire. Construite au départ pour 150 personnes, la prison de Munzenze compte aujourd’hui plus de 1500 prisonniers dont la vie est désormais en péril, à cause du Covid-19.
Beaucoup de pénitenciers congolais sont en état de surpopulation carcérale. Les détenus y vivent collés comme des sardines dans une boite de conserve. Les conditions sont telles qu’ils ne peuvent pas respecter les mesures d’hygiène et de distanciation sociale. En cette période de crise sanitaire, la vie des prisonniers est en danger.
Au cours d’une conférence de presse le 9 juillet dernier, Carly Nzanzu Kasivita, gouverneur du Nord-Kivu, a fait savoir que 8 prisonniers ont été testés positifs au Covid-19 dans la prison centrale de Munzenze. Selon lui, des dispositions ont été prises : les cas positifs ont été séparés et tous leurs contacts listés et placés en quarantaine. « Toutes les mesures sont prises pour éviter au maximum la propagation du virus », tente de rassurer le gouverneur.
Désengorger les prisons pour sauver des vies
De son coté, Prince Kihangi, qui lutte pour le désengorgement de cette prison, a fait remarquer qu’environ 2000 détenus sont confinés dans cette promiscuité. « Il n’y a aucune disposition pour lutter contre la pandémie. Il n’y a pas d’eau à Munzenze. Pourtant, pour éviter et limiter les contagions, il faut chaque fois se laver les mains », a-t-il déclaré.
Et d’ajouter : « Jusqu’à présent, je ne vois aucun dispositif par rapport à cette politique de désengorgement de la prison de Munzenze. Non seulement, du point de vue sanitaire, il n’y a pas de dispositions prises, mais aussi les prisonniers n’ont toujours pas à manger. » Prince Kihangi recommande aux autorités de procéder au désengorgement rapide de la prison de Munzenze.
Une prison ne devrait pas être un mouroir. Les autorités congolaises doivent garantir aux prisonniers la nourriture et les meilleures conditions d’hygiène. Quoiqu’incarcérés, ils sont des êtres humains comme nous.