Au moins 15 casques bleus tués et 3 portés disparus dans le nord-est de la République démocratique du Congo, le 7 décembre 2017. Voici ce qu’en ont dit les médias congolais et d’ailleurs.
« Une attaque sans précédent », note dès l’entame, RFI. C’est une attaque à « l’arme lourde » contre une base de la Monusco, entre 18h30 et 19 heures. En plus de 15 morts, on compte 53 blessés dans la zone nommée « triangle de la mort » en territoire de Beni, dans le Nord-Kivu. Le média français note que l’identité des assaillants n’est pas connue.
« Il faut se méfier des conclusions hâtives », prévient Jason Stearns du groupe d’étude sur le Congo de l’Université de New-York. « Même pour les gens qui sont sur place, il y a un vrai mystère autour de l’identité des attaquants ». Du coup, avancer la piste de rebelles ougandais paraît risqué.
Pire attaque pour l’ONU
« C’est la pire attaque contre des soldats de la paix des Nations unies dans l’histoire récente de l’organisation », a déclaré le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, écrit le site congolais Cas-Info. « La pire subie par l’ONU depuis 24 ans », explique Tribune de Genève.
Politico titre sur « la classe politique divisée après l’attaque meurtrière contre la Monusco ». Le journal note, par exemple, ce doute d’Olivier Kamitatu, le porte-parole de l’opposant Moïse Katumbi : « Une embuscade ne peut réussir que s’il y a des informations préalables sur le mouvement de la cible. Maintenant, les questions sont : qui savait quoi, quand et pourquoi ? » Une critique qui déplaît à un membre du pouvoir qui sous anonymat déclare la trouver « déplacée », écrit le site congolais.
Un contingent tanzanien visé
France 24, pour sa part, note que le contingent tanzanien est celui qui a été visé lors de l’attaque du 7 décembre. « « Je suis très choqué et très attristé d’apprendre la mort de nos jeunes, de braves soldats et des héros qui ont perdu leur vie dans l’accomplissement de leur mission de paix chez nos voisins de la RDC », a annoncé le président tanzanien, John Magufuli, dans un communiqué », écrit France 24 sur son site internet.
Un président « attristé » par la mort des 15 casques bleus en RDC, titre Jeune Afrique. Une attaque qui, selon Africanews, arrive pour gâcher la fête nationale tanzanienne. « La célébration de l’indépendance tanzanienne plombée par le deuil », pointe le média sur son site.
« A Beni, depuis 2014, écrit Le Monde, la Monusco participe à l’opération « Sokola 1 » contre les Allied Democratic Forces (ADF), une rébellion présente en territoire congolais depuis la fin des années 1980 ». Des rebelles ougandais opposés initialement au président Museveni. Mais « ils ne communiquent pas, ne revendiquent plus de message ». « D’ici là, de nombreux observateurs craignent une coalition de groupes armés », rappelle le média français, alors que le président Kabila en dépassement de mandat ne quitte pas le pouvoir.