La République démocratique du Congo traverse une crise toute artificielle. Rien d’étonnant que les protagonistes, pouvoir et opposition, ne s’entendent guère. Cette crise entamée en 2011, trouve son apothéose au dernier trimestre 2016. Voici l’histoire ( voir l’infographie) en 5 dates.
En 2011, la présidentielle débouche sur une crise restée insoluble. Les concertations nationales convoquées en 2013, censées renforcer la cohésion nationale mise à mal par des « élections chaotiques » qui ont donné deux président à la RDC, restent lettre morte.
Mais tout commence en 2009 lorsque Joseph Kabila envisage de réviser la Constitution en vue de faire sauter la limitation des mandats. L’affaire fait moins de bruit qu’en 2015, lors de la révision de la loi électorale. Car en 2011, Joseph Kabila échoue et ne parvient pas à abroger la limitation des mandats. Néanmoins, il change les règles du jeu, la veille de la présidentielle : elle passe de deux à un tour unique. Aussi, le président élu est celui qui arrive en tête, avec le plus de voix, même s’il ne peut atteindre 50% du scrutin.
Ce qui se passe entre-temps ne présage pas un bel avenir pour la démocratie. Pour avoir osé critiquer la décision du président qui a permis à l’armée rwandaise de traquer les rebelles FDLR en RDC, Vital Kamerhe est éjecté du perchoir de l’Assemblée nationale.
Le président Kabila, miné par les élections de 2011, convoque les concertations nationales, à la quête d’une cohésion qui ne viendra pas. Les principales forces d’opposition, quoique divisées, refusent d’y aller.
Dans ce contexte, hélas, le chef de l’Etat congolais envisage de modifier encore la constitution pour le mandat présidentiel en 2014. Il se heurte à une fronde interne qui débouche sur le départ de sept partis rattachés à la majorité présidentielle et rejoignent Moïse Katumbi qui vient lui aussi de claquer la porte. Le bateau MP tangue, mais les ténors ne désarment pas. Il faut désormais retarder les élections. La crise s’enlise.
Depuis 2009, aucune vérité n’a été dite par le camp présidentiel au sujet de l’alternance et du respect de la Constitution. Il a beau le nier, les faits le disent clairement. Le président Kabila est libre de ne pas respecter de la loi… Mais quel exemple donnera-t-il à la jeunesse qui a cru et l’a porté au pouvoir ?
l histoire se repete