Les assemblées provinciales sont actuellement désertes, même à Kinshasa la capitale siège de toutes les institutions nationales, car les députés provinciaux ne sont pas payés depuis 4 mois.
Les salles des séances plénières sont poussiéreuses et abandonnées aux toiles d’araignées. Pourtant, nous sommes en période de session budgétaire. Jusque-là, aucune séance plénière n’a été organisée dans la plupart de ces assemblées. Pour certaines d’entre elles, la seule fois où elles ont siégé c’était le 30 septembre dernier, date de la rentrée parlementaire de fin de l’année. Depuis, plus rien.
Délaissés par le gouvernement
Élus depuis 2006 pour un mandat de cinq ans, ces élus locaux ne semblent plus être la préoccupation du gouvernement de la République. Leurs émoluments n’arrivent plus. Désormais ils vivotent et ne savent à quel saint se vouer. Certains peinent à payer leur loyer. La situation est vraiment désespérée, d’autant plus que le gouvernement Matata Mponyo a démissionné sans résoudre le problème. Rien ne garantit que le nouveau premier ministre s’occupera en priorité des arriérés d’émoluments des députés, alors qu’il devra financer les élections.
Pour survivre, les élus locaux en sont réduits à la mendicité. Les uns s’adonnent à leurs activités privées ; les autres se sont carrément vendus aux différents gouverneurs des provinces. On les voit dans toutes les activités des exécutifs provinciaux si bien qu’ on a du mal à faire la différence entre l’exécutif et le législatif. Ces députés inspirent désormais la pitié au lieu de l’honneur et du respect.
Kinshasa met des bâtons dans les roues
Selon la Constitution, l’assemblée provinciale est la première institution de la province. C’est d’elle que sort le gouvernement provincial. Ses députés sont tous élus au suffrage universel comme leurs collègues de l’Assemblée nationale.
Malheureusement le gouvernement central à Kinshasa a souvent contrecarré le travail des assemblées provinciales. En 2015, lors de la nomination des commissaires spéciaux, tous les parlements locaux avaient été mis en congés forcés sur décision du vice-premier ministre et ministre de l’Intérieur Evariste Boshab.
Curieusement, presque personne aujourd’hui n’ose compatir au malheur des parlementaires. La plupart de ces assemblées provinciales, tout au long de leur législature, n’ont été que de simples caisses de résonance des exécutifs provinciaux. Rarement les députés ont rempli les missions pour lesquelles ils ont été élus. La population qu’ils prétendent représenter est très déçue et n’attend plus que les prochaines élections pour les sanctionner.