Une proposition salvatrice
Les élections de 2011 ont montré que l’opposition aurait dû présenter un candidat unique face à Joseph Kabila. Il est donc important de tirer les leçons de cette expérience.
C’est Moïse Katumbi, l’ex- Gouverneur du Katanga, qui a donné le ton lors de son premier discours, en mentionnant l’idée d’un candidat unique de l’opposition. Depuis, tous les médias en parlent constamment. Les partisans de l’Union pour la Nation Congolaise de Vital Kamerhe souhaitent que cette proposition soit associée à leur président et non pas à Moïse Katumbi. Selon eux, il serait le premier à avoir évoqué l’idée pour les élections de 2016.
On assiste à une petite guerre de leadership qui ne dit pas son nom.
Est-ce qu’un autre leader de l’opposition viendra à son tour revendiquer la paternité de cette proposition ? Certains observateurs répondent que l’heure ne devrait pas être aux polémiques mais plutôt à son enrichissement , en abordant notamment la question de sa faisabilité.
Mais est-elle réaliste ?
A-t-elle fait l’unanimité ? Pour qu’elle soit considérée, il faudrait, à défaut de faire l’unanimité, qu’une majorité de grands partis y adhèrent. Toutefois, l’opposition est fragmentée en différents pôles comme le G7, l’UDPS et alliés, l’opposition républicaine ; ainsi que d’autres ensembles. Ceci ne laisse pas vraiment entrevoir la possibilité d’une décision unanime. Beaucoup de responsables de partis ont déjà réagi à la proposition, tandis que d’autres promettent de le faire. D’autres encore, choisissent de l’ignorer. Ainsi, l’opposition est divisée sur cette question, tout comme sur celle du dialogue national proposé par Kabila.
Les membres de l’opposition congolaise sont-ils assoiffés de pouvoir ? Sont-ils à la recherche du bien-être du peuple ou du leur ? Y-a-t-il un leader qui pourrait les rassembler ?
Pendant ce temps, la majorité présidentielle observe de près ce petit jeu.
Comment la réaliser?
L’organisation de ces élections primaires, une première en RDC ou même le gouvernement peine à organiser des élections générales , nécessite un plan et des moyens financiers. Pour l’instant, Moïse Katumbi, qui se présente en initiateur de l’idée, n’a pas encore proposé de plan pour sa tenue et sa réalisation. Le premier problème qui se pose est celui des moyens, tant au niveau du gouvernement que de l’opposition. Il faut définir une source de financement et un plan concret pour son déroulement.
Qui pourra voter ou être candidat ?
Ces questions, tout comme de nombreuses autres, restent sans réponses. Au sein de la population, certains disposeraient de carte de membres de plusieurs partis et feraient prévaloir l’un ou l’autre selon leurs intérêts. Il serait donc difficile d’éviter la tricherie ou la fraude. Le peuple garde les yeux braqués sur les leaders de l’opposition. Ils attendent que chacun dévoile ses positions ou son plan pour la réalisation de ces fameuses élections primaires… à moins que celles-ci ne soient surréalistes.