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Les évêques catholiques reviennent à la charge contre Kabila

Une pression de plus sur le régime de Kabila : les évêques catholiques exigent les élections avant la fin de l’année 2017. L’appel des évêques intervient au lendemain de la  victoire du régime au Conseil des droits de l’homme de l’ONU. Une victoire diversement commentée dans les médias. Revue de presse de Didier Makal.

« Enquête internationale aux Kasaï. Genève : Kinshasa remporte la bataille ! », titre La Prospérité. Ce média de Kinshasa note que le gouvernement congolais doit cette victoire « à la solidarité des pays africains et latino-américains » qui l’ont soutenu au Conseil de droits de l’homme de l’ONU.

Victoire du régime de Kabila,  colère…

« La République Démocratique du Congo a purement et simplement refroidi Zeid Ra’ad Al Hussein, Haut-commissaire aux droits de l’homme de l’ONU qui s’est battu bec et ongle » pour une enquête internationale dans les Kasaï, écrit La Prospérité.

Le média poursuit : « La RDC a en effet réussi à bloquer cette initiative […] qui avait le plein soutien de l’Union Européenne. »

C’est une victoire du régime de Kabila qui suscite indignation et colère. La Libre be Afrique pointe l’incapacité de l’ONU à parler d’une seule voix en faveur des provinces du Kasaï, au centre de la RDC. Une « honte » pour l’ONU, écrit le média belge.

« Vous avez eu à choisir entre la guerre et le déshonneur; vous avez choisi le déshonneur, vous aurez la guerre ». Une citation de l’Anglais Churchill qui « pourrait être […] lancée à la face des responsables du Conseil des droits de l’homme de l’ONU à Genève incapables de s’entendre pour forcer un gouvernement congolais devenu illégitime à accepter une mission d’enquête sur son territoire », écrit La Libre Belgique. Et d’ajouter : « Face à la violence, à la brutalité, à l’inhumanité de la répression au Kasaï, ces responsables devaient oser affronter la colère de Kinshasa. »

Les évêques catholiques pressent Kabila

C’est dans ce contexte que les évêques ont eu une sortie qui fait beaucoup parler d’elle depuis vendredi 23 juin à Kinshasa. Ils demandent des élections avant la fin 2017. « Pas de chaos après décembre 2017. RDC : les Evêques exigent les élections ! », écrit La Prospérité. Son article commence par ces mots : « Évêques : le pays va très mal. Debout, Congolais. Décembre 2017 approche. »

« Le pays va très mal, debout Congolais : un message percutant des évêques congolais », titre Le Potentiel, journal de Kinshasa. Dans son article, les évêques paraissent comme « Christ Jésus » qui vient « sauver » les croyants à qui il ordonne : « Debout Congolais ! »

Le Potientiel commente « un tableau totalement sombre que la Cénco dresse de la République démocratique du Congo ».  Une situation économique « critique », avec le recul du taux de croissance, la dépréciation du franc congolais, la corruption endémique et l’évasion fiscale. Mais aussi une situation sécuritaire dans le Kasaï et à l’est de la RDC qui suscite des soupçons de complicité.

Un vide au sommet de l’Etat congolais ?

Des inquiétudes exprimées par Forum des As. Ce média de Kinshasa se demande s’il n’y avait pas « un vide » au sommet de l’Eta congolais. Il en veut pour preuve le silence du président Kabila, silence qui « équivaudrait à une violation du serment constitutionnel. » Pourtant, écrit Forum des As, « les populations du Kasaï ont le plus grand besoin de compassion, d’aide, d’assistance et de solidarité de toute la collectivité nationale. Ne pas agir relèverait de la non -assistance à personne en danger ».

Prendre conscience

Ne pas avoir organisé les élections à la fin de son dernier mandat en 2016, Joseph Kabila a commis « un péché impardonnable », lance Forum des As qui appelle  à l’éveil des consciences : « 57 ans après l’accession du pays à la souveraineté nationale et internationale, la classe politique congolaise doit prendre conscience de l’enjeu international. »

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