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Faible représentativité de la femme dans les institutions, à qui la faute?

La femme congolaise sont sous représentées dans presque toutes les institutions publiques de la RDC. Pourtant, la parité et l’égalité des chances sont garanties par l’article 14 de la Constitution mais aussi par des lois nationales et internationales. Malgré toutes ces lois, les statistiques sur la présence féminine dans les institutions de l’État restent toujours faibles au gouvernement, au Parlement, dans l’armée, dans la police, etc. 

Toute la question est celle de savoir : à qui la faute ? Ce qui est curieux, c’est que les femmes elles-mêmes sont divisées sur cette question. Beaucoup parmi elles accusent le gouvernement de ne pas appliquer suffisamment les lois sur la parité, en particulier l’article 14 de la Constitution.

Madame Rosy Mutala, l’une des femmes leaders au Kasaï-Oriental estime que les lois actuelles sur la parité ne suffisent pas et qu’il faudrait en voter d’autres. « Il faut renforcer les lois sur la parité et l’égalité des chances pour parvenir à la représentation équitable de la femme dans toutes les institutions », plaide-t-elle. Ce à quoi s’oppose la blogueuse Vanessa Nkongolo pour qui la femme congolaise est « trop plaintive ». Et ceci « au lieu de se battre pour arracher ses droits ». Et de rappeler : « La parité et l’égalité des chances ne sont pas un cadeau qu’on va offrir aux femmes sur un plateau d’or. Ce n’est pas en multipliant les lois que la femme aura un accès facile aux postes à responsabilité. Elle doit se battre comme les hommes et non pleurnicher à longueur des journées ! »

La femme donne l’impression d’être incapable de se lancer dans la bataille au même titre que l’homme. Elle attend qu’on lui réserve un traitement de faveur au nom de sa féminité, alors qu’elle a les mêmes compétences que l’homme.  

La femme est sous représentée, les statistiques le démontrent

Les statistiques démontrent noir sur blanc la faible représentativité de la femme congolaise dans les institutions de l’État. Voici quelques exemples : le gouvernement Samy Badibanga comptait 67 membres dont seulement 8 femmes ! L’actuel gouvernement dirigé par Bruno Tshibala ne comporte en son sein que 6 femmes sur 59 membres. Ajoutez à cela qu’en 57 ans d’indépendance, la RDC n’a jamais eu une femme Premier ministre.

A l’Assemblée nationale, c’est le même scénario. Sur 500 députés, 40 femmes élues, soit 8% seulement. Dans les provinces, c’est pire. A l’Assemblée provinciale de l’ex-Kasaï-Oriental par exemple, il n’y a eu que deux femmes élues députés sur l’ensemble de la province depuis 2006. Après le démembrement, cet organe délibérant ne compte qu’une femme parmi ses 24 députés locaux. Au gouvernement provincial, de 2007 à 2015, il n’y a eu que deux femmes nommées ministres.

Les femmes n’ont pas confiance en elles-mêmes

Le rapport d’évaluation des opérations électorales, publié en mars 2016 par la Céni, indique que lors des élections de 2006, 52% des électeurs étaient des femmes, contre seulement 47,4% d’hommes. Pourtant ce sont les hommes qui ont été élus. En clair, la majorité des électeurs constituée de femmes préfèrent voter pour les hommes, au détriment des femmes candidates. C’est cela la réalité : les femmes ne votent pas pour les femmes. Plus grave, les quelques femmes qui sont à des postes à responsabilité se préoccupent peu des problèmes des femmes. « L’unique femme député provinciale du Kasaï-Oriental n’a jamais parlé des femmes depuis qu’elle siège à l’hémicycle du Kasaï-Oriental. Comment voulez-vous que la situation de la femme puisse s’améliorer quand la femme elle-même ne fait rien du tout ? », interroge Rosy Mutala.

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Les commentaires récents (2)

  1. Malgre Les Universites Ouvertes,la Femme Continue Elle Meme A Se Considerer Moindre Et Faible.Qui Vous A Dit Que Les Femmes Sont Chassees Dans Les Entreprises? C’est A Elle Meme De Se Mettre Debout.Merci Nous C’est Maitre MULUMBA KADIMA FRANCOIS MARIE