Photo: Tiers, une femme s'achète des habits pour les fêtes
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Après les fêtes, la disette !

Les Congolais sont formidables en dépenses de réjouissances. Surtout le jour de Noël et de la nouvelle année. Tels des enfants prodigues, ils aiment se réjouir en grande pompe, au point d’oublier que la vie va continuer.

Beaucoup de Congolais, riches ou pauvres, ont déboursé tous leurs moyens lors des fêtes de décembre, et se retrouvent les mains vides en janvier. Il fallait voir les repas à Noël et au Nouvel an : trop de vaches et de poulets sont morts ce jour-là pour garnir les plats. Que de barils de bières et d’alcool ont coulé ! Des moyens ont été dilapidés en un jour, comme si la vie allait s’arrêter le 2 janvier. Et la sape était bien sûr au rendez-vous ce jour-là ! Tous les portemonnaies ont été vidés pour s’acheter un nouveau pagne, un nouveau pantalon, de nouvelles chaussures… Est-ce intelligent de dépenser au-delà de ses moyens ?

Il a raison celui qui a dit : « Après le concert les tamtams pèsent. » Maintenant que les fêtes sont passées, beaucoup versent des larmes. Ils sont à court de provisions dans leurs maisons en ce mois de janvier. Certaines choses ont été empruntées pour les fêtes qu’il faut restituer ; de grosses dettes ont été contractées, il faut payer. Et les créanciers sont impitoyables.

Justin est fonctionnaire de l’État à Mbujimayi. Il est dépassé par la crise de ce mois de janvier : « J’avais pris à crédit trois poulets pour 45 000 FC. L’État ne nous a pas encore payés, mais mon créancier me traque comme un gibier. Hier, il a fait presqu’un sit-in chez-moi. Pour arriver à la paie, ce mois de janvier devient trop long comme une année ! »

Marchés de crise

Tout tourne au ralenti dans de nombreux ménages. À quoi bon faire des dépenses folles pour les festivités, si c’est pour laisser une crise économique sans précédent dans les familles. « Vous savez en RDC la vie est très stressante. De mauvaises nouvelles tous les jours. Nous n’avons que Noël et le Nouvel an pour nous détendre un peu. J’ai dû faire trop de dépenses que je regrette maintenant », déclare Myriam, propriétaire d’un petit restaurant à Mbujimayi et dont les enfants ont été renvoyés de l’école pour non paiement de minervaux. Elle voulait « se détendre », mais voilà le résultat !

Dans les marchés, les pharmacies, les boutiques, les recettes sont devenues rarissimes, les gens ayant trop dépensé pour le jour de l’an. Conséquences : tout ce qui était acheté en décembre est en train d’être revendu à un prix modique. Dans les marchés pirates dénommés « marchés de crise », vous trouvez en vente tout ce qui a servi aux dernières festivités : assiettes, chaises, feux d’artifices, pétards, vêtements, chaussures…

Puissent mes compatriotes congolais tirer des leçons de ce qu’il leur arrive en ce mois de janvier, afin de ne plus vider leur portemonnaies en décembre 2018.

 


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Les commentaires récents (1)

  1. Belle conclusion et avec une bonne éducation financière, les gens peuvent déjà épargner pour bien fêter et ne pas en ressentir trop les effets négatifs après.