Les femmes se mobilisent davantage sur les plateformes en ligne pour dénoncer les inégalités entre sexes. Cependant, elles sont confrontées à l’hostilité des hommes et de certaines femmes qui cherchent à les réduire au silence et à limiter leur liberté.
Les violences sexistes en ligne sont une forme d’injustice et de discrimination basée sur le genre dans des espaces en ligne. Ce type de VBG peut inclure entre autres la persécution, le harcèlement, l’intimidation, la publication des photos, vidéos et conversations intimes, etc.
Plus de violences sexistes en ligne que dans la rue ?
La technologie intensifie la violence sexiste et permet de la perpétuer plus facilement et plus rapidement, explique Helen Mikanda, jeune fille engagée pour la cause féminine. Selon elle : « Sur les réseaux sociaux, une femme peut être harcelée par des milliers de personnes qu’elle ne connaît pas et qui, normalement, n’auraient pas pu avoir accès à elle dans la rue. »
Forte de son expérience, Helen pense que les femmes activistes sont les plus visées sur Internet, tout simplement parce qu’elles partagent leurs opinions sur les questions féministes et les inégalités entre les sexes. « Les femmes qui parlent de la condition féminine sont attaquées parce que les gens ne croient pas en ces idées et qu’elles s’écartent de la tradition africaine selon laquelle les femmes sont censées être passives, soumises et dociles », s’indigne-t-elle.
Victime de doxxing, elle a supprimé ses comptes Facebook et Twitter
Les violences contre les femmes font de l’utilisation d’Internet un problème de genre. Aline (nom d’emprunt), a été victime de doxxing, une forme de violence sur Internet qui consiste à révéler ou publier en ligne des informations privées sur une personne dans l’objectif de la perturber délibérément. Cela a poussé Aline à supprimer ses comptes Facebook et Twitter. Alors activiste dans un mouvement citoyen, elle s’était portée candidate aux législatives nationales de 2018 pour le compte d’un parti de la majorité parlementaire de l’époque.
Mécontents, ses collègues ont déterré ses anciennes photos et publié celles qui étaient compromettantes. Aline explique : « Dès lors que vous êtes une femme, vous êtes vulnérable dans notre communauté. Dès lors que vous partagez des informations sur Internet, vous le devenez encore plus. Surtout si vous vous exprimez ouvertement sur la politique. Vous devez ainsi faire face aux harcèlements, discriminations, intimidations, et autres formes de violences en ligne. »
Les violences sexistes excluent malheureusement les femmes et les jeunes filles des espaces en ligne, qui sont pourtant essentiels à l’activisme pour défendre l’égalité et les droits des femmes.