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Horreur à Kananga : le rappeur Lexxus Légal interpelle l’opinion

« Tala cas na nga », traduisez : « Prêtez attention à mon cas ». Tel est le titre du nouvel opus du rappeur congolais Lexxus Légal, de son vrai nom Alex Ndende. L’artiste nous livre les raisons qui l’ont poussé à écrire cette chanson.

L’intitulé « Tala cas na nga » est un calembour qui renvoie à la ville de Kananga (Ka-na-nga). Dans cette ville du Kasaï-Central se déroule depuis près d’une année une tragédie humaine inexplicable en raison du phénomène Kamwena Nsapu. Pour l’auteur de la chanson, « il est temps de donner de la voix pour pousser les gens à s’indigner de l’horreur qui se déroule à Kananga où femmes, jeunes et enfants sont tués en masse jour et nuit tant par les miliciens que par de présumées forces de l’ordre, selon les témoignages ». Au moins 40 fosses communes ont été dénombrées dans le grand Kasaï par le Bureau conjoint des Nations-Unies.

Au-delà de Kananga, insiste Lexxus Légal, « il s’agit d’attirer l’attention de tout Congolais sur les tueries, les viols et les guerres à répétition qui se produisent dans plusieurs parties de la RDC, notamment à Beni, Butembo, Tanganyika… » Et d’ajouter : « Commettre  des horreurs est devenu un jeu macabre auquel se livrent certains de nos compatriotes et parfois des étrangers, sans état d’âme. De la même manière que nous nous indignons face aux différentes tragédies qui frappent le monde, il nous faut également condamner les massacres qui se commettent à Kananga en criant tous ensemble : « Tala cas na nga ! », s’exclame le rappeur congolais.

Appel à créer un fonds pour les artistes

Lexxus Légal est  l’un de ces artistes engagés. Selon lui, une œuvre artistique doit répondre aux besoins sociaux. Voilà pourquoi, le rappeur s’est toujours investi pour que les fonds générés par sa musique puissent aider à résoudre certains problèmes de la communauté.  

Sur un autre chapitre, Alex Ndende propose la création d’un « fonds d’entretien de mémoire des artistes », afin d’immortaliser les meilleurs qui sont décédés. Il rappelle : « Quand nous perdons un artiste, l’émotion nous pousse à formuler de nombreux projets qui, juste après, tombent dans l’oubli. C’était le cas lors des décès des chanteurs Tabuley, King Kester et même plus récemment, de Papa Wemba. »

Ce projet de création du fonds pour les artistes, Lexxus entend le présenter, non au ministre de la Culture, mais plutôt au Premier ministre lui-même. Il se justifie : « Pour un gouvernement dont la mission principale est l’organisation des élections, les ministres ne seront pas en mesure de prioriser la musique. Je dois m’adresser directement au Premier ministre. »

Comme Lexxus Légal, je vous invite à cliquer sur le lien suivant pour suivre les mélodies de ce chant engagé : « Tala cas na nga ».

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